1977. Alors qu’il a déjà une carrière costaud en tant que ministre des gouvernements Pompidou et Giscard d’Estaing, Jacques Chirac s’attelle à un nouveau défi : obtenir le poste de Maire de Paris, une fonction qui n’avait plus existé depuis près de 105 ans ! Nouvellement élu, il n’aura qu’un cheval de bataille, la propreté des rues parisiennes, et une arme pour le moins inattendue dans son escarcelle : une motocrotte !
La motocrotte, qu’est-ce que c’est ?
« C’est une moto, équipée sur sa roue arrière d’un système spécial, qui par brossage très rapide et sans eau, permet de nettoyer les déjections canines. Dès que le pilote voit une déjection canine, il arrête sa moto de sorte que les brosses spéciales absorbent les déjections qui reviennent dans des sacs spéciaux et biodégradables » expliquera le futur Président de la République a un journaliste en 1982.
Mise en service en 1982 et utilisée jusqu’en 2003, la motocrotte – ou, plus ironiquement, la « chiraclette » – entend répondre à une préoccupation majeure pour les Parisiens : à la fin des années 1970, la pollution canine est considérée comme le problème numéro 1 concernant la propreté des voies publiques. Jacques Chirac fait donc appelle à l’entreprise J.C Decaux pour créer LE seul et unique outil capable de résoudre tous les problèmes de pollution canine : une moto équipée d’un aspirateur à caca !
Sauf que la réalité est un peu moins rutilante : les motocrottes, tant moquées pendant des années, représentent un véritable gouffre financier puisqu’elles coûtent, au début des années 2000, près de 4,5 millions d’euros par an… et ramassent à peine 20% des excréments déversés dans la capitale ! L’arrivée à la mairie de Paris de Bertrand Delanoë signera donc l’arrêt de mort de la « chiraclette » et le développement des fameuses canisettes que les propriétaires de chiens utilisent (on l’espère) tous les jours.
À lire également : Quand les hommes politiques descendent dans le métro