Le meilleur conseil que l’on pourrait donner à un Parisien curieux ou à toute personne avide de découvertes dans la capitale ? De lever la tête ! Naturellement, on aurait plutôt tendance à regarder devant soi pour se frayer un chemin à travers les foules ou encore à terre, pour éviter les déjections canines. Et c’est comme cela que l’on passe à côté de trésors, comme de magnifiques enseignes anciennes. Mais pas de panique, on vous embarque avec nous à la découverte des 9 plus belles d’entre elles, avec en prime, quelques explications pour comprendre leur signification.
GOYARD
S’il vous suffit de baisser la tête pour apercevoir des chiens tenus en laisse au jardin des Tuileries, il vous faut au contraire la lever pour apercevoir celui de Goyard, quelques centaines de mètres plus loin. Mascotte de la marque de bagages et de malles la plus ancienne de Paris, ce petit toutou doré orne l’enseigne haut perchée de l’une des boutiques de la rue Saint-Honoré. L’enseigne de luxe fondée en 1853 fournit aujourd’hui certaines grandes stars internationales, en sacs, en valises mais aussi… en accessoires pour chiens !
352 rue Saint-Honoré, 75001
L’ESCARGOT MONTORGUEIL
Oh le joli mollusque que voilà  ! Si le décor Empire de la brasserie l’Escargot de Montorgueil ne suffit pas à attirer votre attention, son enseigne, elle, vous interpellera sans nul doute. L‘escargot d’or et sa belle marquise de fer 1900 surmontent le restaurant, et font de ce dernier une curiosité incontournable du quartier Montorgueil. Grâce à eux, impossible d’ignorer qu’ici sont servis, depuis 1832, des mets typiquement français tels que les cuisses de grenouilles et les escargots…
38, rue Montorgueil, 75001
LA BRASSERIE BOFINGER
Celle que certains considèrent comme la plus belle brasserie de Paris devait avoir une enseigne à sa hauteur ! Et la promesse est tenue avec ce joli panneau en fer découpé riche en références à l’Alsace, la région dont sont originaires certaines spécialités de la maison : on y observe une cigogne sur le dessus et des silhouettes vêtues de costumes traditionnels. Le restaurant, qui sert, entre autres, de la choucroute, est depuis 1864 une institution du Marais, grâce en partie à sa proximité avec la place des Vosges.
5-7, rue de la Bastille, 75004
AU BEAU CYGNE
Un joli cygne nageant paisiblement sur un lac clair un jour de grand soleil, voilà la scène agréable que nous donne à voir cette enseigne mystérieuse. Toute en faïence, cette dernière est inscrite au répertoire des Monuments Historiques depuis 1984 mais nul ne sait réellement pour quelle raison elle a été installée là , sur cet immeuble datant de la fin du XVIIIème siècle. Y avait-il une boutique de faïence ? Indiquait-elle le nom d’une rue ? L’énigme demeure, et l’on sait seulement qu’elle trône fièrement à l’angle de la rue Saint-Denis et de la rue du Cygne depuis la fin du XIXème siècle.
Angle de la rue Saint-Denis & de la rue du Cygne, 75001
LA BRULERIE SAINT-JACQUES
Sur cette enseigne en fer forgé, telle une ombre chinoise, un homme à moustaches assis sur une jolie arabesque moud du café sous nos yeux. C’est qu’il y avait là , jusqu’en 1970 une grande maison de torréfaction parisienne, la brûlerie Saint-Jacques. Une activité dont il ne reste aujourd’hui plus beaucoup de traces, hormis l’enseigne et un petit panneau au dessus du portail portant les initiales BSJ. Le bâtiment qui a abrité la brûlerie a depuis été reconverti en résidence pour étudiants. Nul doute que l’âme du lieu leur garantit des réveils corsés !
9, rue de l’estrapade, 75005
AU PLANTEUR
Cette enseigne représentant un homme noir servant torse nu un café à un homme blanc assis fait polémique aujourd’hui : peut-on à notre époque continuer d’arborer sur nos murs des fresques colonialistes ? Si les avis divergent sur cette question, on ne peut contester la valeur historique de cette peinture sur céramique installée en 1890 sur la façade d’un immeuble parisien du XIXème siècle. À l’époque, elle faisait office d’enseigne pour une boutique de produits exotiques et de café.
10 rue des petits carreaux, 75002
LA RUCHE
Vous pensiez qu’il n’y avait pas de ruches à Paris ? Levez les yeux à l’angle des rues Rambuteau et Pierre Lescot, et vous en découvrirez une grande de laquelle s’échappent quatre abeilles plus vraies que nature. Il s’agit de l’enseigne d’une ancienne épicerie ouverte en 1920, dans laquelle les Parisiens pouvaient se réapprovisionner en miel. Si aujourd’hui, le lieu s’est transformé en boutique de vêtements, l’enseigne, classée depuis 1984, est restée intacte !
À l’angle des rues Rambuteau et Pierre Lescot, 75001
LE LION DE LA BOUTIQUE STERN
L’une des plus belles enseignes de boutiques parisiennes est sans conteste celle de chez Stern, un graveur ouvert dans le passage des Panoramas en 1849, aujourd’hui remplacé par un étrange café. Si l’on prend la peine de lever les yeux, on y découvre un grand S dans lequel se trouve un lion dressé sur ses pattes arrière. Un animal, symbole de fierté et de vigueur, qui tient entre ses pattes un blason portant les initiales MS pour Maison Stern, et à côté duquel on peut observer des outils de gravure et des pièces d’armure. Là encore, difficile de passer à côté de l’activité de la maison ! Le graveur, qui a obtenu deux fois la médaille d’or lors d’expositions universelles, ne s’est pas privé non plus pour le mentionner…
47 passage des panoramas, 75002
À L’ARBRE À LIEGE
Au numéro 10 de la rue Tiquetonne, à hauteur du premier étage de l’immeuble, un arbre semble avoir poussé et s’être incrusté dans le mur. Il ne s’agit pas d’un vrai bien sûr, mais d’une enseigne sculptée, plutôt réaliste. Ce qu’elle fait sur cette façade du XVIIème siècle ? Les pronostics vont bon train. Alors que certains prétendent qu’elle indiquait l’entrée d’un cabaret, d’autres y devinent l’enseigne d’un marchand de bouchons. Une chose est sûre : elle est très vieille, plus vieille même que la façade sur laquelle elle est exposée, puisqu’elle daterait du Moyen-âge ! Son état de conservation est un tel miracle qu’elle a été inscrite aux Monuments historiques en 1984.
10 rue Tiquetonne , 75002