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L'eau potable en Île-de-France comporte-t-elle un risque cancérigène ?

Eaux usées Paris
Par Lisa P

Avis à tous les buveurs d’eau du robinet : une découverte inquiétante vient d’être faite par l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Le solvant 1,4-dioxane, classé cancérigène, a en effet été détecté dans les nappes phréatiques d’Île-de-France lors d’une campagne de recherches.

Un solvant cancérigène dans notre eau du robinet

L’eau potable du robinet n’est pas toujours vérifiée et testée comme on l’imagine. Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient d’être publié, mettant en évidence le fait que de nombreuses nappes phréatiques sont imprégnées de polluants, qui malheureusement ne font pas (encore) l’objet de réglementation. Pour palier à ce manque de normes, Anses lance régulièrement des campagnes de recherches. Leurs objectifs, selon la synthèse du rapport est d’ “Améliorer la connaissance de la contamination des eaux, disposer de données robustes pour l’évaluation de l’exposition de l’homme à ces composés via l’eau potable et, in fine, soutenir le besoin de faire évoluer la réglementation.”

Durant la dernière campagne, menée sur 2 ans, la recherche a été faite sur 3 familles en particulier : résidus d’explosifs datant des 2 guerres mondiales, pesticides et un solvant. Ces recherches ont été faites sur 3 sites : “la station de traitement produisant le plus gros débit, un site vulnérable pour lequel on émet l’hypothèse qu’il peut être concerné et un troisième tiré au sort, décrit Christophe Rosin, chef de l’unité chimie des eaux au laboratoire Anses d’hydrologie de Nancy, au Parisien. Pour chacun, on analyse la ressource et l’eau traitée, pour voir si le système de traitement est efficace.” Résultat : l‘Île-de-France se fait encore une fois remarquer, par sa contamination à l’unique solvant recherché. Pour vous donner une idée, cette molécule, dans les années 1960, “était principalement utilisée comme stabilisant de solvants chlorés. Plus récemment, elle a été incorporée en tant que solvant dans la production de peintures, les vernis, les colorants, et les antigels“. Quoi de meilleur pour une bonne hydratation !

Un polluant surveillé aux Etats-Unis et en Allemagne

Si cette molécule est régularisée par l’Environmental Protection Agency aux Etats-Unis (seuil maximum de 3,5 μg/L) et en Allemagne (limite de 0,1μg/L), elle ne fait pourtant pas l’objet de réglementation en France, ni en Europe. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé a fixé le critère de qualité à 50μg/L pour l’eau potable, un critère également respecté par le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud, ou encore le Canada.

Pour l’heure, 9 départements d’Ile-de-France sont touchés par la contamination, dont Paris, dans laquelle 6 sites de captages d’eaux brutes sont revenus positifs : “Annet-sur-Marne (Seine-et-Marne), deux des trois sites analysés des Yvelines (Saint-Martin-la-Garenne comprenant neuf forages et Mareil-sur-Mauldre équipé de deux forages), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), Osny et Méry-sur-Oise (Val-d’Oise)”. Pour ce qui est des analyses sur les eaux traitées, donc de l’eau potable, selon le rapport, 4 d’entres elles alimentent les robinets de milliers de Franciliens avec l’eau moins contaminée, mais toujours positive.

Lisa Pinoteau

Crédit photo de Une : ©r.classen/Shutterstock

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