Mis à jour en septembre 2016
Depuis quelques temps, la banlieue a de plus en plus la côte ! On y voit fleurir bars et soirées éphémères, expositions d’art branchées et oeuvres architecturales novatrices. Notre dernière trouvaille a pris ses quartiers à Malakoff, dans les Hauts-de-Seine. Il s’agit de la Réserve Malakoff : le tout premier “Grand 8” d’art urbain de la capitale !
Plantons un peu le décor : un hangar brut s’étalant sur 2000m2, éclairé par des verrières et donnant sur une parcelle de jardin. Au plafond, poutrelles et néons viennent renforcer ce cadre industriel. Au milieu du bâtiment, une gigantesque installation de bois formant le symbole de l’infini prend près de la moitié de l’espace… Bienvenue dans le nouveau temple éphémère du street art où se sont activés une cinquantaine de graffeurs, pochoiristes, peintres, sculpteurs, plasticiens, colleurs et photographes à l’élaboration d’une oeuvre collective démentielle !
Chaque street artiste dispose d’un volume de 50 à 100m3 pour laisser libre cours à son imaginaire, aussi déjanté soit-il ! Leur seul mot d’ordre : “tout est imaginable et transformable” ! Comme des abeilles dans une ruche artistique géante, nos rois de la bombe aérosol nous embarquent chacun dans leur univers autour d’un thème commun : l’être vivant. Le but étant de donner à cette fresque murale hors norme une continuité et une harmonie. L’exposition, particulièrement inédite, semble avoir donner beaucoup de fil à retordre à cette petite flopée d’artistes qui exposent un travail très minutieux et n’hésitent pas à témoigner leur engagement personnel.
Le lieu, bientôt voué à la démolition pour faire place à un projet immobilier, a été récupéré par Hadrien Bernard et Hanna Ouaziz, à la tête de l’Inzouk Assoc, avec l’ambition d’en faire “une véritable ville dans la ville”. Ils se sont donnés 5 mois pour relever le défi et attendent la visite de plus de 30 000 personnes ! Notez bien que la Réserve sera encore libre d’accès à tous les publics jusqu’au 30 octobre prochain… et ensuite : place aux bulldozers et aux tractopelles !
Tout a été conçu pour faire de ce centre d’exposition un vrai lieu de vie, l’endroit étant découpé en plusieurs espaces qui mettent tout le monde d’accord. Dans un coin du hangar, un bar aménagé en espace détente, baignant dans la même atmosphère arty que les zones d’exposition, permet aux visiteurs de se rafraîchir et de se ravitailler en cas de petit creux. A l’extérieur dans le jardin, des jeux ont été aménagés pour les enfants et tables, fauteuils et chaises sont à notre disposition pour discuter entre amis.
La galerie des lustres, sous une mezzanine, a été convertie en salle privative pour l’organisation d’événements, pouvant accueillir près de 200 personnes. Un grand nombre de rencontres restent encore à prévoir pour agrémenter la programmation déjà fleurie du lieu : apéros mix, concerts, spectacles de danse, scènes ouvertes… Enfin, pour ceux qui n’en auraient pas suffisamment pris plein la vue, un lieu entier est consacré aux expositions temporaires et voit défiler les artistes renommés venus spécialement présenter leur travail sur toiles.
En somme, on peut saluer cette brillante initiative qui offre un véritable voyage pour les sens aux heureux visiteurs qui font le déplacement. Sachez que dans le prolongement du Grand 8, un parcours urbain de street art a été imaginé autour d’une trentaine de spots dans la ville pour se déployer au fil des années : un beau moyen de donner résonance à ce petit coin de banlieue. A ne manquer sous aucun prétexte !
En ce moment, ne loupez pas l’exposition temporaire “Autour de Bansky”, dans l’Espace Galerie, jusqu’au 11 septembre 2016.
Pour en savoir plus sur les autres événements à venir, rendez-vous sur leur site internet.
Sarah PONS