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Le somptueux atelier-maison de la plaine Monceau

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Par sarah

Saviez-vous qu’un mystérieux atelier d’artiste occupe les locaux du 43 avenue de Villiers, au cœur de la plaine Monceau dans le 17e arrondissement ? Que ce dernier est ouvert à tous depuis 1924 ? Adulée et appréciée en son temps, l’oeuvre du peintre qui y est exposé est désormais un peu tombée dans l’oubli. Et c’est bien dommage, car le Musée Jean-Jacques Henner, consacré à la vie et au parcours artistique de l’artiste éponyme, est un lieu sans pareil.

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© Sarah Pons / Paris ZigZag

En passant la porte du musée, dont la façade modernisée laisse encore apparaître la pierre et les briques rouges d’origine, on découvre que ce charmant hôtel particulier du 19e siècle fut autrefois la demeure et l’atelier du peintre Guillaume Dubufe, contemporain de Henner. Dans les années 1920, la nièce par alliance de Jean-Jacques Henner, Marie, décide d’acheter cet atelier-maison aux héritiers de Dubufe pour y exposer quelques unes des pièces de la collection monumentale du peintre alsacien et confie le musée à l’Etat.

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Le patio boisé et coloré du musée Henner. © Hartl-Meyer

Malgré ses nombreuses rénovations, l’hôtel a conservé son esprit 19e et les décors éclectiques de Dubufe sont, en partie, restés : les moucharabiehs orientalisant du grand salon rouge de la compagne du peintre, les mosaïques originales du jardin d’hiver, les escaliers boisés style Renaissance, etc.

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Le salon rouge orientalisant de Mme Dubufe, avec ses moucharabiehs donnant sur la salle des dessins au 2ème étage. © Hartl-Meyer

Une fois la visite commencée, on se laisse instinctivement guider à travers chacune des pièces, en visiteur discret, comme plongé involontairement dans l’intimité de cet hôtel bien gardé. Le cadre est envoûtant et donne du relief aux œuvres de Henner, qui semblent là, tout à fait, à leur place. D’atelier en atelier, on est chaque fois plongé dans une atmosphère différente, toutefois en harmonie avec le lieu : à chaque pièce, sa couleur, son décor, son éclairage, son affichage… on ne s’ennuie pas ! On se ravit même à chaque instant de la beauté, la finesse et l’élégance des lieux.

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La salle Italie avec encadré au centre le tableau Adam et Eve trouvant le corps d’Abel, pour lequel le peintre a remporté le Prix de Rome en 1858. © Hartl-Meyer

Au premier étage, la salle Alsace nous donne à voir les paysages idylliques de la région natale de Henner, peuplés de nymphes rousses dénudées. La salle Italie, elle, est consacrée aux souvenirs du peintre sur son séjour en Italie, où il reçut le Grand Prix de Rome et séjourna à la Villa Médicis. Dans le salon rouge, on découvre les grandes œuvres qui ont marqué la carrière de Henner, joliment éclairées par de larges verrières donnant sur l’avenue de Villiers. Elle Attend, La Liseuse, La Femme au parapluie,… Les deuxième et troisième étages sont quant à eux dédiés aux expositions temporaires, aux esquisses, aux œuvres inachevées et aux objets provenant de l’atelier du peintre. Ils nous permettent réellement de se projeter place Pigalle, là où Henner trouvait son inspiration.

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Le tableau qui a rendu célèbre le peintre, incarnant le sentiment patriotique après la défaite de 1870… Jean-Jacques Henner, L’Alsace. Elle attend, 1871. Huile sur toile, H. 60 cm, l. 30 cm. © RMN-Grand Palais / Franck Raux
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La salle des dessins au 2ème étage, située derrière les moucharabiehs. © Sarah Pons / Paris ZigZag
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L’atelier gris où le travail de création de l’artiste est mis en relief à travers différentes esquisses et œuvres inachevées. © RMN-Grand Palais / R.-G. Ojéda.

En tout, ce sont plus de 300 tableaux, meubles et objets que l’on peut admirer dans ce musée. L’oeuvre de l’artiste, empreinte d’impressionnisme et de naturalisme, est constituée de nombreux portraits de famille ou d’inconnus, de représentations religieuses funèbres, de nus de femmes, mais également de natures mortes. Tout ceci peint, en majeure partie, à l’huile sur toile.

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Dans l’atelier gris, on trouve les meubles ayant appartenu au peintre, entreposés dans son atelier place Pigalle © Sarah Pons / Paris ZigZag
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Les outils de travail du peintre. © Sarah Pons / Paris ZigZag

La visite se finit par le rez-de-chaussée, où l’on découvre un adorable jardin d’hiver arboré et éclairé par une verrière à dôme, adossé au salon aux quatre colonnes et au plafond néo-Renaissance.

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La salle des colonnes qui ouvre sur le jardin d’hiver, au rez-de-chaussée. © Hartl-Meyer
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Le jardin d’hiver et sa mosaïque fraîchement rénovés. © Sarah Pons / Paris ZigZag

On quitte l’endroit des étoiles plein les yeux… On serait tout de même bien restés encore quelques heures à méditer sur une banquette en velours devant les Naïades de Henner.

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L’oeuvre la plus monumentale du musée qui était une commande pour une salle à manger… Jean-Jacques Henner, Les Naïades, 1877. Huile sur toile, H. 170 cm, l. 315 cm. © RMN-Grand Palais / Gérard Blot

Pour plus d’infos, rendez-vous sur leur site internet.

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Sarah PONS