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1770 : quand un feu d'artifice vire au cauchemar au cœur de Paris

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Par Alexandre L

Apparus pour la première fois en France en 1615 à l’occasion du mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII, les feux d’artifices étaient utilisés pour célébrer les heureux évènements liés à la royauté. Tout naturellement choisis pour glorifier l’union entre le Dauphin Louis-Auguste (futur Louis XVI) avec Marie-Antoinette d’Autriche en 1770, ces mêmes feux d’artifices et le spectacle pyrotechnique y étant associé ont cette fois viré au cauchemar.

Le rendez-vous est donné dans la soirée du mercredi 30 mai 1770, sur la place Louis XV (actuelle place de la Concorde) et les badauds se rendent en masse sur cette parcelle de Paris jouxtant le jardin des Tuileries. La foule est telle qu’elle s’engouffre même le long de la rue Royale, ainsi que dans la promenade forestière des Champs-Élysées.

Les premières fusées s’élancent au fur et à mesure dans le ciel devant une marée humaine admirative jusqu’au bouquet final. Très peu de temps après les premiers instants d’accalmie, un tumulte se fait ressentir : un temple de bois, stuc et toiles, installé provisoirement sur la place, laisse s’échapper une épaisse fumée, l’édifice est en proie aux flammes !

Face au danger, la cohue s’installe sous la panique et la foule commence à s’agiter en masse. Les carrosses bloquant la plupart des accès alentour, la rue Royale est prise d’assaut par les gens en panique. Malheureusement, c’est de cette même rue qu’arrivèrent d’autres badauds dans l’autre sens, attirés par le tumulte, en même temps que les premiers pompiers, peinant à se frayer un chemin.

La bousculade géante tourne rapidement au désastre, l’agitation se transforme panique générale et des scènes d’horreur se multiplient. Le mouvement de foule est tel que les individus en fuite finissent par se faire renverser et piétiner. Au total, 132 personnes trouveront la mort au cours de ce drame et des centaines s’en sortiront avec des blessures.

Les corps seront d’ailleurs inhumés tout près du lieu de la catastrophe, dans le cimetière de la Ville-L’Evêque, proche de la Madeleine, qui servira également de lieu de repos à Louis XVI et Marie-Antoinette, 23 ans plus tard, avant d’être transférés à la Basilique de Saint-Denis.

Crédit photo à la une : ©Gallica.bnf.fr

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