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Ce détail sur le Centorial que personne ne remarque

Façade du Centorial côté rue du Quatre Septembre
Par Axelle

Siège central du Crédit Lyonnais pendant plus de 125 ans, le superbe Centorial attire les regards avec ses façades inspirées du Louvre, son escalier à double hélice emprunté à celui de Chambord, sa charpente métallique et sa verrière réalisées par les ateliers Eiffel… Qui nous font oublier de remarquer un détail important de son histoire.

Un immeuble extraordinaire

En 1876, le Crédit Lyonnais implante son siège à Paris : il acquiert un terrain près du prestigieux Opéra Garnier et y fait construire un majestueux bâtiment qui sera inauguré par Léon Gambetta. Le style est faste car il doit impressionner les clients et investisseurs, ou permettre de pouvoir reconvertir l’édifice en grand magasin en cas de faillite de la banque… Une perspective qui n’est alors pas d’actualité puisqu’au début du 20e siècle le Crédit Lyonnais est considéré comme la première banque du monde par son bilan ! D’ailleurs, son siège ne cesse de s’agrandir et occupe bientôt près d’un hectare entre le boulevard des Italiens et la rue du Quatre-Septembre.

Façade du Centorial côté boulevard des Italiens
Façade du Centorial côté boulevard des Italiens © Jules78120

Des hauts et des bas

Le siège du Crédit Lyonnais sera le lieu des premiers essais d’éclairage au gaz à Paris, puis des premières installations électriques. Également des premiers équipements informatiques, mais qui lui coûteront la destruction d’un magnifique hall qui avait été réalisé par les ateliers Gustave Eiffel… Enfin, en 1996, l’édifice est victime d’un incendie (très probablement volontaire) qui endommage gravement les trois-quarts de l’immeuble : il est alors vendu à des fonds d’investissement, une partie allemande, une autre américaine, qui vont y installer des bureaux et pour cela effectuer plus de 71 millions d’euros de travaux de rénovation.

Les cicatrices de l’Histoire

Mais si vous faites le tour du bâtiment, en passant sur le côté rue de Choiseul (en face du n°15, où a vécu le peintre Eugène Delacroix) vous remarquez des traces d’obus dans le mur. Ils rappellent le raid effectué par une trentaine d’avions allemands – surnommés les Gothas – qui bombardent Paris dans la nuit du 30 au 31 janvier 1918 : cette nuit-là, ils lâchent environ 300 bombes de 10 à 100 kg sur la capitale ! Grâce aux défenses anti-aériennes seules 11 atteignent leur cible, mais elles feront quand même plus de 60 morts, 200 blessés et de nombreux dégâts dans la ville. En témoigne donc le Centorial qui porte encore aujourd’hui ces stigmates de la Première guerre mondiale.

Traces de bombe d'avion sur le mur du Centorial
Traces de bombe d’avion sur le mur du Centorial face au n°15 rue de Choiseul © Tangopaso

Le Centorial
18 rue du Quatre-Septembre, 75002
Métro : Quatre-Septembre (ligne 3)

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