fbpx

Ce village à 45 mn de Paris abrite une abbaye de 1228, la plus grande d’Île-de-France !

L'Abbaye de Royaumont à Asnières-sur-Oise © Adobe Stock
Par AxelleC

Moins connu que son voisin Chantilly, Royaumont est situé en plein cœur de la commune d’Asnières-sur-Oise, à 30 km de Paris. Fondé par Saint-Louis au XIIIe siècle, ce domaine chargé d’histoire abrite la plus grande abbaye cistercienne d’Île-de-France, organise de nombreux événements culturels, et propose même de vous héberger le temps d’un week-end ressourçant.

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

Des cisterciens aux artistes, huit siècles de vie

Retour huit siècles en arrière, en 1228. C’est à l’époque du jeune Louis IX que le domaine de Royaumont voit le jour. Cette abbaye cistercienne accueillait à l’origine une centaine de moines qui y vivaient en autarcie. La vie s’organisait symboliquement autour du cloître.

Vue aérienne de l’abbaye de Royaumont – © Abbaye de Royaumont

Au Sud, un réfectoire à deux nefs et richement éclairé par des vitraux accueillait les repas des occupants. En face se trouvait l’église gothique et sa sacristie à la voûte en berceau brisé. Le premier étage était quant à lui réservé à l’immense dortoir commun. Ainsi, toute l’architecture était pensée pour mener une vie indépendante.

Le cloître de l’abbaye de Royaumont

Aujourd’hui encore, on peut observer le bâtiment des latrines, traversé par un canal, qui témoigne du vrai souci d’hygiène des moines de l’époque.

Par sa hauteur de 26 mètres sous voûte et son jardin de 20 hectares de superficie, cette abbaye cistercienne demeure encore aujourd’hui la plus grande d’Île-de-France. Ce caractère royal lui a fatalement fait connaître quelques mésaventures sous la Révolution. Une fois vendue, l’abbaye est transformée en usine textile : son église est démantelée pour construire un village ouvrier, tandis que son réfectoire est transformé en salle pour sécher le linge.

Le réfectoire de l’abbaye

Du monastère cistercien à l’activité industrielle, le riche passé de Royaumont se lit donc sur les murs de son abbaye. Si son imposante église a disparu, ses colonnes élancées, sa façade ouverte sur le ciel et sa tourelle solitaire en font un véritable paysage romantique.

Ruine de la tourelle de l’abbaye

Et si ce monument historique continue aujourd’hui de rayonner, c’est grâce à un certain Jules Goüin, alors président de la Société de Construction des Batignolles, qui en fait l’acquisition en 1905.

En en faisant tour à tour une résidence de plaisance et un hôpital de guerre, le domaine accueille dès 1936 les artistes et intellectuels dans le besoin afin qu’ils créent dans un cadre baigné de poésie. Un projet pérennisé par la Fondation Royaumont qui contribue, depuis 1964, à faire de cette abbaye un véritable centre culturel.

Le jardin à l’œuvre

A la lisière d’un grand parc naturel, les jardins de l’abbaye constituent un patrimoine unique dans la région de l’Oise. Classés « jardin remarquable », ils mêlent l’héritage historique à la création contemporaine grâce à leurs jardiniers et paysagistes. Ainsi, dès les premiers pas, le lieu souffle un vent de fraîcheur et de sérénité par lequel on se sent porté.

Entrée de l’abbaye avec son bassin

Le parc nous accueille tout d’abord avec son grand bassin circulaire, au centre d’un alignement de splendides marronniers, redorant ainsi le domaine de son allure royale. On observe quelques oies sauvages gambader dans la pelouse, ponctuée de plusieurs transats. Sur la droite, un chemin nous mène dans une étroite forêt où est construite une grotte en rocaille datant du XIXe siècle.

En poursuivant notre route, on tombe ensuite sur le Potager-jardin orchestré par le chef-jardinier de l’abbaye, Romain Van de Walle. Afin de se réconcilier avec son passé monacal, il se divise en deux espaces distincts : une partie plus traditionnelle regroupe des planches de culture composées de 160 variétés de légumes, 3 000 plants et 60 fruitiers ; l’autre plus libre rassemble quant à elle des vivaces dans un grand jardin à l’anglaise.

Le Jardin des 9 carrés – © Abbaye de Royaumont

En traversant l’abbaye, on découvre aussi le passionnant Jardin des 9 Carrés. Pensé comme un ensemble d’échantillons du paysage médiéval, il révèle la symbolique des plantes à travers des expositions menées par le paysagiste Olivier Damée et son équipe.

Dès le 26 juin 2022, on pourra ainsi découvrir « Des arbres et des hommes », un parcours explorant le rapport qu’entretenaient les médiévaux avec les arbres. A une époque où le bois est considéré comme un matériau noble et précieux, l’arbre participe à la vie quotidienne, tant pour ses fonctions utilitaires, médicinales et symboliques. Cette sixième collection dévoile ainsi ses différents aspects, de l’arbre isolé vers le verger, la haie et les lisières, le sous-bois, la forêt utile et la forêt profonde.

Entre la musique et la danse

La beauté du domaine ne se limite pas seulement aux richesses de ses jardins. Royaumont se constitue aussi comme un véritable centre culturel et un lieu de résidence pour les artistes. Chaque dimanche après-midi, l’abbaye propose ainsi à ses visiteurs de découvrir des événements autour de la musique, de la danse, de l’histoire, de l’architecture et de la nature. L’occasion d’assister à des spectacles-rencontres menés par les compositeurs, chorégraphes, danseurs et musiciens en résidence, ainsi que les lauréats élus chaque année par la Fondation.

En effet, depuis une vingtaine d’années, le Centre international pour les artistes de la musique et de la danse met en valeur ces deux arts liés de près au domaine de Royaumont. Il permet en premier lieu des formations autour de la musique médiévale, de la polyphonie vocale, de la mélodie, du lied et de l’opéra.

A côté de cela, il soutient la création musicale en faisant se rencontrer des compositeurs issus d’univers a priori éloignés. Concernant la danse, Royaumont encourage aussi la création chorégraphique, à travers l’expérimentation et la transmission.

Un week-end cistercien

Ce cadre idyllique n’est pas qu’un lieu de passage, puisqu’il vous propose aussi de vivre le temps d’un week-end dans le calme cistercien. Ainsi, le restaurant La table de Royaumont ouvre ses cuisines tous les samedis soir et dimanches midi pour servir sa cuisine traditionnelle dans une belle salle voûtée de l’abbaye. Le menu compose ainsi avec les produits frais du Potager-Jardin et de producteurs locaux, au gré des saisons.

Le salon de thé dans le bâtiment des latrines

En complément, un salon de thé avec une jolie terrasse au bord de l’eau permet de venir siroter un cocktail au cœur de la verdure.

Et l’expérience ne s’arrête pas là puisque plus de 50 chambres sont mis à disposition pour accueillir les convives. Avec une superbe vue sur le jardin du cloître ou sur le canal, elles offrent une escale apaisante dans un cadre singulier et authentique qui ne peut que marquer durablement l’esprit.

Abbaye de Royaumont
95270 Asnières-sur-Oise
Ouverte tous les jours, 10h-18h

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLTo

Crédit photo de une : L’Abbaye de Royaumont à Asnières-sur-Oise © Adobe Stock

À lire également : Un repas historique dans une chapelle du 12e siècle

A. C.