fbpx

Ce superbe restaurant parisien a été l'adresse préférée de grands écrivains du XIXe siècle

Restaurant Lapérouse - © Shutterstock
Par Romane Fraysse

Ce beau restaurant tout bleu situé en face de la Seine ne passe pas inaperçu… Et sans surprise, c’est dans ses salons privés que de grands écrivains comme Maupassant, Balzac ou Hugo y ont trouvé refuge.

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

L’idée des salons privés

Situé sur les quais, ce restaurant était autrefois un hôtel particulier appartenant à un certain François Forget, vicomte puis comte de Bruillevert, sous le règne de Louis XIV. Il a été habité durant un temps par le géographe Jaillot, avant d’être racheté en 1766 par le limonadier du roi, M. Lefèvre. Le lieu devient alors un marchand de vin, qui connaît une grande renommée depuis l’installation voisine du marché de la Vallée, où se vendent la volaille et le gibier. Les mandataires du marché s’y retrouvent alors pour déguster des mets et des vins dans une ambiance particulière : en effet, M. Lefèvre a eu l’idée de créer des salons intimistes dans les chambres de domestiques du premier étage afin de pouvoir dîner en sécurité durant les périodes de fortes tensions que le siècle connaît.

Devanture du restaurant Lapérouse. DR
Devanture du restaurant Lapérouse. DR

Le restaurant de l’intelligentsia du XIXe siècle

C’est au milieu du XIXe siècle qu’un certain Jules Lapérouse reprend l’affaire, augmente les tarifs et change entièrement la décoration des salons privés : ceux-ci sont désormais dotés de peintures et de miroirs aux différentes thématiques portant sur l’amour, la littérature ou les voyages exotiques. Le lieu devient alors incontournable pour toute l’intelligentsia parisienne, souhaitant discuter en toute tranquillité dans un établissement réputé. C’est notamment le cas des écrivains Maupassant, Zola, Balzac, Hugo, Musset, ou encore du sculpteur Rodin et de la comédienne Bernhardt. Mais on y croise aussi de nombreuses cocottes et demi-mondaines, accompagnant la clientèle.

Salle intérieur du restaurant Lapérouse. DR
Salle intérieure du restaurant Lapérouse. DR

Une drôle de tradition est d’ailleurs née dans la salle du restaurant : ces demi-mondaines avaient pour habitude de griffer les miroirs du restaurant avec les bijoux offerts par leurs amants, afin de vérifier si ceux-ci étaient constitués de véritables pierres précieuses. Encore aujourd’hui, on peut observer ces marques, qui laissaient souvent des messages, tels que des dates, des prénoms ou des cœurs. Une autre anecdote insolite concerne le communard Maxime Vuillaume qui, à l’arrivée des troupes versaillaises sur le pont-neuf, a tout juste eu le temps de laisser un billet de cent francs pour payer l’addition avant de s’enfuir : celui-ci est alors revenu sept ans plus tard réclamer sa monnaie, essuyant un refus de la part du nouveau propriétaire de l’établissement.

inscription

Une célèbre institution encore présente

Si les années ont passé, les clients sont toujours aussi prestigieux dans ce restaurant, dénommé Lapérouse en hommage à son fondateur. On y croise en effet Marcel Proust, Jean Cocteau, Roland Garros, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir ou encore Albert Camus. Plus récemment, c’est même à cette adresse que l’écrivain Michel Houellebecq a décidé de célébrer son mariage. Une renommée qui est aussi due aux récompenses reçues par l’établissement, qui décroche sa troisième étoile au Guide Michelin en 1933. Malgré tout, celui-ci la perd en 1969, considéré comme un restaurant trop “désuet” par certains critiques.

Salle intérieure du restaurant Lapérouse - @atelierromaparis
Salle intérieure du restaurant Lapérouse – @atelierromaparis

Mais il n’en reste pas moins une institution : sa devanture bleue donnant sur les quais de Seine attire l’œil, tandis qu’il demeure l’un des derniers restaurants parisiens à proposer des petits salons privés où déjeuner. Le serveur n’entre d’ailleurs qu’au son de “la clochette” mise à disposition des clients, ce qui assure une réelle intimité aux clients.

Restaurant Lapérouse
51 quai des Grands Augustins, 75006 Paris
Du lundi au samedi, 19h30-00h

À lire également : Les plus beaux restaurants emblématiques de la Belle Époque à Paris

Image à la une : Restaurant Lapérouse – © Shutterstock

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l