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À quoi ressemblait Paris au XVIIIe siècle ?

Par Cyrielle

Si le XIXe siècle a marqué l’histoire de la capitale par de très nombreuses mutations urbaines, dont les pharaoniques transformations haussmanniennes et l’annexion des villages proches de Paris, le siècle qui le précède a surtout été marqué par des évolutions sociales et politiques, et quelques menues améliorations urbaines. On plonge ensemble dans le Paris du XVIIIe siècle.

Avant Haussmann, un tissu encore très médiéval

Pour s’imaginer le Paris du XVIIIe siècle, il faut penser au Paris du Moyen-Âge, composé de rues étroites, mal pavées, sombres et tordues, et lui donner quelques touches de modernité par-ci par-là : les Grands Boulevards sont déjà là, le premier éclairage (rudimentaire) de nuit est en place depuis Louis XIV et les ponts que l’on construit ne sont plus surchargés par de hautes maisons d’habitations.

Plan de Turgot, réalisé entre 1734 et 1739.

Pour le reste, rien de bien nouveau par rapport aux siècles précédents : les maisons sont, certes, recouvertes de plâtre et de moins en moins construites en pan de bois à pignon sur rue, mais elles restent tout en hauteur et très étroites.

Le Pont Neuf avec, à droite, la pompe de la Samaritaine, © Jean-Baptiste-Nicolas Raguenet (1715 – 1793),  RMN – Grand Palais (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Les trottoirs n’existent pas encore…

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les trottoirs se sont développés très tard à Paris, à partir du début du XIXe siècle seulement. Dans les années qui précèdent la Révolution française, on se contente donc de marcher le long des rues très inégalement pavées ou, plus régulièrement, dans la terre, au milieu des crottins des chevaux et des détritus laissés par les Parisiens. À cette époque, il existe un seul et unique trottoir dans tout Paris : il date de 1607 et se trouve sur le Pont Neuf. Le second, rue de l’Odéon, ne sera installé que 180 ans plus tard, à la toute toute fin du XVIIIe siècle.

Aux abords de l’ancienne Église Saint-Barthélémy de Paris, sur l’île de la Cité, détruite en 1791. Il n’y a aucun trottoir et le sol est simplement composé de terre © A. Meunier, BnF/Gallica

Une ville non ceinturée pour la première fois… puis à nouveau ceinturée

Du XIe siècle jusqu’au début du XXe siècle, la ville de Paris a presque toujours été entourée par des murs de fortifications. Signe d’une volonté de Louis XIV d’ouvrir Paris au reste du royaume, le roi Soleil décidera de mettre un terme à cet emmurement : les enceintes de Charles V et de Louis XIII sont progressivement détruites et remplacées par les actuels Grands Boulevards à partir de 1670. Au XVIIIe siècle, Paris est enfin une ville ouverte… mais pas pour longtemps !

Plan de Turgot, réalisé entre 1734 et 1739.

À la fin du siècle naîtra le fameux “mur murant Paris rend Paris murmurant”, comme aimait à l’appeler Beaumarchais. Cette enceinte, officiellement nommée mur des Fermiers Généraux, est construite entre 1784 et 1790 à la demande de Louis XVI. Longue de 24 km et composée de 54 bureaux d’octroi appelés barrières, cette enceinte était très impopulaire puisqu’elle ne protégeait pas Paris comme les autres enceintes avant elle, mais permettait de collecter un impôt sur les marchandises entrant dans la ville. Elle participa grandement à la colère des Parisiens et au début de la Révolution française.

Barrière d’Italie (barrière d’octroi). Paris, 3e arrondissement. Eau-forte aquarellée par J.-L.-G.-B. Palaiseau

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