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À quoi ressemblait vraiment la Cour des Miracles ?

La cour des Miracles. DR

Dans son roman Notre-Dame de Paris, Victor Hugo décrivait la Cour des Miracles comme LE lieu parisien où se retrouvaient les pires malfrats et les pires maux de la capitale, un Pandémonium s’exhibant telle une « verrue à la face de Paris ». Si la Cour des Miracles représentait effectivement une zone de grande pauvreté et de non-droit regroupant les reclus de la société , ce terme dépasse largement le cadre parisien puisque chaque ville en possédait une, voire plusieurs.

Douze cours des Miracles rien qu’à Paris

Douze cours co-existaient à Paris, dont la plus connue et la plus vaste était la Grande Cour des Miracles, dite fief d’Alby. On y trouvait des prostituées, des voleurs, des vieillards, des mendiants ou encore des infirmes. Naturellement, les gens de la bonne société évitaient de s’aventurer dans ces lieux qui étaient considérés comme de véritables coupe-gorge… Cela ne veut cependant pas dire qu’ils n’avaient pas à faire à sa population !

La cour des Miracles par Gustave Doré, illustration de la vision romantico-médiévale dépeinte dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo.
La cour des Miracles par Gustave Doré, XIXe siècle

Et pour cause, l’expression “Cour des Miracles” provient du fait que de nombreux vagabonds arpentaient tout au long de la journée les beaux quartiers en claudiquant, simulant des crises d’épilepsie ou faisant mine de n’avoir qu’un bras afin d’attirer la compassion des passants ; le soir venu, ce beau monde disparaissait et se retrouvait dans la Cour de Miracles, récupérant, comme par enchantement, leurs capacités physiques, leur santé… et leur bras en moins !

À quoi ressemblait une « Cour des Miracles » ?

Si la Cour des Miracles est notoirement dépeinte par Victor Hugo comme une « ruche monstrueuse où rentraient le soir avec leur butin tous les frelons de l’ordre social », la description la plus édifiante (quoique souvent considérée comme caricaturale) reste celle de l’historien Henri Sauval dans son ouvrage « Histoire et recherches des Antiquités de la ville de Paris » écrit dans les années 1660 et publié en 1724.

Quatre mendiants au Pont au Change, gravure de Jean Henry Marlet
Quatre mendiants au Pont au Change, gravure de Jean Henry Marlet

Pour l’auteur, la Grande Cour des Miracles s’apparentait à un « très grand cul-de-sac puant, boueux, irrégulier, qui n’est point pavé » et se trouvait « dans l’un des quartiers des plus mal bâtis, des plus sales et des plus reculés de la ville, entre la rue Montorgueil, le couvent des Filles-Dieu et la rue Neuve-Saint-Sauveur, comme dans un autre monde. »

L’auteur parisien nous décrit également l’habitat moyen de ce genre de lieu : « une maison de boue, à demi enterrée, toute chancelante de vieillesse et de pourriture, qui n’a pas quatre toises en carré, et où logent néanmoins plus de cinquante ménages chargés d’une infinité de petits enfants légitimes, naturels ou dérobés. »

Crédit photo de Une : Image tirée de la BD  “La cour des miracles tome 1 – Anacreon, roi des gueux” de Stéphane Piatzszek, Julien Maffre et Laure Durandelle

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