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Quand Baudelaire était dans un groupe de testeurs de drogues

Fondé à Paris en 1844 par le Docteur Moreau de Tours, le “Club des Haschischins” était voué à l’expérience des drogues pour pouvoir mieux les étudier. Parmi les membres principaux on comptait tout un panel d’artistes célèbres comme Charles Baudelaire, Eugène Delacroix, Théophile Gautier, Gérard de Nerval ou encore Alexandre Dumas… Qui prenaient leur tâche très au sérieux !

L’étude par l’essai

Spécialisé dans l’aliénation, le Docteur Moreau de Tours étudie en particulier les effets du haschich. Pour son travail, il en consomme donc régulièrement et voyage en Asie, en Egypte et en Syrie. De retour en France, il crée le “Club des Hashischins” et devient le premier scientifique à publier un ouvrage ayant pour sujet la drogue avec son livre “Du haschich et de l’aliénation mentale”.

Des expériences sous contrôle

Le club organise ses séances d’expérience de drogues chez le peintre Fernand Boissard dans l’Hôtel de Lauzun, situé sur l’île Saint-Louis : ils les surnomment les “fantasias”. La drogue la plus souvent consommée est le dawamesk, sorte de confiture verdâtre réalisée à partir de résine de cannabis, de miel et de pistaches, que les membres doivent ingérer sous le contrôle du Docteur qui peut ainsi étudier les effets (et éviter les débordements !).

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Des testeurs de premier choix

Le poète Théophile Gautier est l’un des premiers à y participer et c’est là qu’il rencontre Baudelaire pour la première fois. Le haschich créant des liens, il écrira même quelques années plus tard la préface des Fleurs du Mal pour son nouvel ami. Quant à Baudelaire, il va carrément s’installer dans l’appartement au-dessus de celui du club ! Il y trouvera l’inspiration pour son Invitation au voyage. D’autres écrivains, comme Flaubert et Balzac, feront également partie du club.

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Attention à l’overdose

Après une dizaine d’années d’expérience(s), Théophile Gautier décide finalement d’arrêter les séances comme il l’explique ici : “Nous renonçâmes pour toujours à cette drogue enivrante, non qu’elle nous eût fait mal physiquement, mais le vrai littérateur n’a besoin que de ses rêves naturels, et il n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque”. De son côté, Baudelaire exposera les mauvais effets de la drogue dans Les paradis artificiels.

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