fbpx

Cette somptueuse église parisienne, lumineuse et colorée, est la première construite avec une ossature métallique !

Église Saint-Eugène-Sainte-Cécile © Bertrand Gardel / AFP
Par Alexandre M

Réduire les monuments religieux de Paris à la Cathédrale Notre-Dame et la Sainte-Chapelle est une grave erreur, tant la capitale regorge d’églises et chapelles. On en compte plus d’une centaine, réparties dans les différents arrondissements de la capitale, de tailles diverses et dont l’histoire est plus ou moins riche. Prenons par exemple la direction du 9ème arrondissement, où se trouve assurément l’une des églises les plus méconnus mais parmi les plus belles de Paris. Une église justement classée au titre des monuments historiques depuis 1983.

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l

Un temps record de construction pour un tel édifice

Un trésor qui se mérite, car l’église, à première vue, ne paye pas forcément de mine lorsque l’on passe devant : une décoration plutôt sobre, pas de sculptures et même pas de clocher…  Mais c’est en passant les portes qu’un véritable spectacle s’offre à nos yeux. Comment ne pas être émerveillés devant cet intérieur très travaillé et très coloré, où les murs et les fines colonnes en fonte sont entièrement peints, tout comme les voûtes. Car oui, un détail vous a sûrement sauté aux yeux un peu plus haut : Saint-Eugène-Sainte-Cécile est la première église à avoir été construite avec une ossature en métal plutôt qu’en pierre. Construite au milieu du XIXe siècle, alors que le fer est à la mode, ce choix assure un gain considérable de temps et d’argent, en plus d’assurer la solidité de l’édifice. En effet, il aura fallu seulement 20 mois à l’architecte Louis-Auguste Boileau pour dresser ce superbe édifice. En diminuant le poids de la voûte, le fer et la fonte allègent la structure et permettent de créer un espace aéré, scandé de piliers étroits. Construite à la demande de Napoléon III, qui ne cessera de vouloir transformer Paris en une capitale plus belle et plus moderne, l’église fut inaugurée pour Noël 1855 sous le nom de Saint-Eugène, en l’honneur du saint patron de l’oncle de Napoléon III. L’impératrice Eugénie en fut la marraine. En 1952, on la dédie aussi à sainte Cécile, patronne des musiciens, comme un rappel que l’ancien Conservatoire de musique et déclamation se trouvait à proximité.

Un aspect médiéval vu de l’extérieur © Bertrand Gardel / Hemis via AFP
Un aspect médiéval vu de l’extérieur © Bertrand Gardel / Hemis via AFP

Un bain de lumière qui frappe d’entrée

Pourtant, à l’époque, le résultat ne fut pas au goût de certains, notamment de l’architecte Viollet-le-Duc qui considérait cela comme un “mensonge architectural”. Le profil des colonnes, peintes comme les colonnes de pierre de Saint-Germain-des-Prés a longtemps été interprété comme un médiocre pastiche du style médiéval. Pourtant, force est de constater qu’une simple visite de l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile s’apparente à un véritable spectacle. Le plus saisissant lorsque l’on pénètre dans l’édifice, c’est assurément l’abondance de lumière et la richesse des couleurs, grâce notamment aux vitraux ou aux superbes lustres. Véritable prouesse architecturale jusqu’au bout, la conception de l’église est telle que, quel que soit l’endroit où l’on se place, l’œil embrasse la totalité du volume qui l’environne. Véritable bain de lumière lors des beaux jours, l’église est éclairée par 48 fenêtres garnies de verrières d’un très beau travail. Véritables trésors artistiques, les vitraux inférieurs des bas-côtés représentent les stations du chemin de croix, tandis que ceux du niveau supérieur relatent la vie privée du Christ. L’ensemble général est complété par un grand buffet d’orgues de 12 mètres de hauteur, dont la façade d’une grande richesse est en chêne sculpté. Pièce maîtresse : l’orgue de tribune conçu par Joseph Merklin et Friedrich Schütze pour l’Exposition universelle de 1855.

Une superbe collection de vitraux © MOSSOT
Une superbe collection de vitraux © MOSSOT

inscription

Un mélange harmonieux entre modernité et tradition

À la fois très ancrée dans son temps, à savoir le Second Empire, et en même temps résolument médiévale, l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile est assurément l’une des plus belles curiosités de Paris. Un édifice qui fut le théâtre d’un grand événement le 10 janvier 1857 : le mariage de Jules Verne avec Honorine Viane. Le célèbre romancier aurait-il été séduit par cette architecture métallique et cette ambiance avant-gardiste digne de ses plus grandes aventures ? Nul ne le sait ! Autre particularité de cette église du 9ème arrondissement : en plus de ses couleurs chatoyantes, l’établissement religieux célèbre autant les offices classiques que les liturgies en latin. Selon le rite paulinien, les messes en français s’opposent au rite tridentin, plus traditionaliste. Il ne serait donc pas étonnant que, dans la même journée, on puisse voir un prêtre célébrer une messe en français puis enchaîner avec une messe en latin, le tout en étant habillé d’or et de pourpre sur fond de chants grégoriens…

L’orgue emblématique de l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile © 2023 Vincent Hildebrandt
L’orgue emblématique de l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile © 2023 Vincent Hildebrandt

 

Église Saint-Eugène-Sainte-Cécile
4 rue du Conservatoire
75009 Paris

 

À lire également : Avec ses 1113 vitraux, cette chapelle parisienne est certainement la plus belle du monde ! L’avez-vous reconnue ?

Image à la une : Église Saint-Eugène-Sainte-Cécile © Bertrand Gardel / AFP

https://f.info.pariszigzag.com/f/p?q=n4l6TIJ-xaXwmPcVukeg0JIv3j35jY1Hp2d9b9w0MxToUZjbYmkjQJFGucEje1zlUsrplyzy9fTMEuGtw5Uuk4PoGLToiAdX7q7gCE5Ygds9xBhdFqorr2qPLhut1rdkUQO0aAGCidqra1GnWkoTHPimgWFOY7qWJPEXp_zcUbNP0UkwaMecwb0zO5uuH0rpRjwOw5fN0JrNnvIqari3wp9gPUvD1NMV1aFunX5bGC1780yCJ0nq4OqSUdUqIc4l