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En 1896, une tornade s’abattait sur Paris

Tornade à Paris

Une tornade en plein coeur de la capitale ? C’est ce qu’ont vécu nos ancêtres il y a près de 120 ans, le 10 septembre 1896. Un événement sans précédent qui a traumatisé bon nombre de Parisiens de l’époque. On revient pour vous sur ce phénomène unique, qui ne s’est produit qu’une seule fois à Paris en plus de 300 ans.

Un phénomène très localisé et unique à Paris

On se souvient tous de la violente tempête du 26 décembre 1999, dont la force et la trajectoire ont provoqué des dégâts sans précédent dans toute la partie nord de la France. On se souvient d’ailleurs que la force de ce phénomène était telle qu’elle avait bloqué l’outil de mesure du vent de la tour Eiffel ! De mémoire d’hommes, la « tempête du Siècle » est considérée comme le phénomène climatique le plus violent ayant touché la capitale. 

Et pourtant, près d’un siècle plus tôt, c’est un phénomène d’une violence encore plus conséquente qui s’était abattu sur la capitale. Ce jour-là, le 10 septembre 1896 peu avant 15 heures, un violent tourbillon se forme en plein coeur de Paris : les témoins et scientifiques de l’époque estiment que le gros de la tornade s’est développé au niveau de la place Saint-Sulpice, soit au beau milieu du 6e arrondissement.

Tornade à Paris

Cette violente tornade balayera six arrondissements de Paris (du Sud au Nord, entre les 6e et 19e arrondissements) en seulement quelques minutes : le marché aux fleurs de la place Saint-Sulpice est détruit en un claquement de doigts, les bateaux stationnés le long de la Seine sont désamarrés, les installations des bouquinistes partent dans les airs…

Les rafales, estimées à 220 km/h en surface, déracinent les arbres, arrachent les toits, retournent les fiacres et, surtout, balayent les passants, dont cinq perdront la vie. Quelques minutes plus tard, la tornade, dont la largeur n’a jamais dépassé les 400 mètres, s’était totalement évaporée.

Les récits de la presse écrite de l’époque sont éloquents

Le 11 septembre 1896, le quotidien Le Matin racontera ce passage aussi furtif que dévastateur : « En une minute, une seule minute, à peine le temps de la vision d’un train express volant sur les rails, un cyclone épouvantable a traversé Paris du Sud-Sud-Ouest au Nord-Nord-Est, accumulant les ruines sur son passage, renversant comme des capucins de cartes les passants affolés, précipitant les voitures les unes contre les autres dans un inexprimable chaos… »

Tout comme Le Matin, Le Gaulois pointera la fugacité du phénomène : « Partout où son pied se pose, les arbres sont tordus, les voitures renversées, les kiosques réduits en miettes. Dans les intervalles, rien : un souffle rapide et violent, qui semble le halètement du coureur formidable… Une minute à peine, et il est passé. »

Mais le témoignage le plus impactant vient du journal Le Figaro qui, dans son édition du 11 septembre 1896, recense la plupart des lieux parisiens touchés par la tempête, avant de conclure : « Le plus curieux, c’est que pendant ce temps, à Montmartre et aux Champs-Élysées, personne ne se doutait qu’un cyclone terrible exerçait ses ravages dans Paris. On avait de la pluie et c’était tout. »

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