Les Parisiens, en premier lieu les étudiants, connaissent l’arrêt de métro Cluny-La Sorbonne, moins l’histoire de son nom qui nous fait remonter au Paris médiéval.
Un ordre religieux
Au Xe siècle, un nouvel ordre religieux voit le jour sous l’Église catholique. Installés dans la commune de Cluny, ceux qu’on nomme les clunisiens ont pour projet de réformer la vie monastique en suivant la “règle de saint Benoît“. Créée par saint Benoît de Nursie au VIe siècle, celle-ci organise notamment une journée en trois parties : la prière, le travail et la lecture de textes sacrés. L’abbaye de Cluny, qui est fondée le 11 septembre 910, séduit rapidement par sa réforme et devient l’un des grands mouvements intellectuels dans l’Europe médiévale.
Un hôtel proche de la Sorbonne
Au XIIIe siècle, le collège de Cluny voit alors le jour au sein de l’ancienne université de Paris, dans le 5e arrondissement. Plusieurs abbés de l’ordre religieux enseignaient alors dans cette école, et logeaient à quelques mètres de là , dans ce que l’on nomme l’hôtel de Cluny. Cet hôtel particulier entouré d’un jardin devient donc leur lieu de résidence du XVIIe siècle jusqu’à la Révolution française. Son architecture a quant à elle été reconstruite entre 1485 et 1510 dans le style gothique flamboyant.
Le musée de Cluny
À la Révolution, l’hôtel est vendu comme bien national. Un certain Alexandre du Sommerard, conseiller-maître à la Cour des comptes, loue quelques pièces pour y organiser sa collection d’objets médiévaux. Acquis par l’État en 1843, le lieu est transformé en musée national du Moyen Âge, aussi nommé musée de Cluny. Son hôtel est désormais le plus ancien témoignage de l’architecture des hôtels particuliers construits à Paris entre cour et jardin.
Sur ses 2 000 m2 d’exposition, le musée présente plus de 2 300 oeuvres datant de la Gaule romaine jusqu’au XVIe siècle, entre l’Europe, le Maghreb, ainsi que l’Orient byzantin et musulman. Parmi ses chefs-d’oeuvre, l’établissement détient notamment la célèbre tenture de La Dame à la licorne, ainsi que la Rose d’or du pape Jean XXII, réalisée en 1330.
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