En reliant le quai d’Orsay et la place de la Concorde, le pont de la Concorde a été construit au-dessus de la Seine à la fin du XVIIIe siècle, avec des pierres de taille qui proviennent d’un autre édifice célèbre…
Un pont entre les deux rives
Dès le début du XVIIIe siècle, Louis XV souhaite relier le quartier de Saint-Germain des prés de la Rive gauche à une place de la Rive droite qui porte alors son nom : notre actuelle place de la Concorde. Dès 1722, le roi autorise ainsi le prévôt des marchands de Paris et les échevins de la ville à construire un pont à cet endroit. Mais le chantier qui devait commencer en 1725 est finalement retardé par manque de financement : il faudra attendre l’année 1787 pour que celui-ci soit relancé.
Une construction liée à une prison
Comment se fait-il que le projet ait pu avoir lieu à la fin du XVIIIe siècle, et être inauguré en 1791 ? En réalité, un événement historique va précipiter sa construction : la Révolution française. En effet, la démolition de la prison de la Bastille, prise d’assaut par les insurgés le 14 juillet 1789, va permettre aux maçons de récupérer un grand nombre de pierres de taille, et de les utiliser pour la construction du pont de la Concorde. Au-delà de l’aspect pratique, cet acte est également symbolique : selon l’historien Georges Poisson, il est aussi fait de sorte que “le peuple pût continuellement fouler aux pieds l’antique forteresse”.
Ce chantier est alors confié à l’architecte Jean-Rodolphe Perronnet, à qui l’on doit la fondation de l’École nationale des ponts et chaussées, la supervision de la première manufacture de Sèvres, ainsi que la construction d’une dizaine de ponts en France. La construction du pont est finalement terminée en 1791 et prend alors le nom du roi Louis XVI, puis celui de “pont de la Révolution” de 1792 à 1795, avant de devenir “pont de la Concorde” jusqu’à la Restauration de 1814. Le pont reprendra alors provisoirement le nom de “pont Louis XVI”, puis redevient définitivement le pont de la Concorde” dès 1830.
Une surface doublée
Si le pont de la Concorde avait auparavant une chaussée de 8,75 mètres de largeur et deux trottoirs de 3 mètres, il est élargi du double de surface dans les années 1930, afin de permettre la circulation des voitures. À l’époque, les ingénieurs Deval et Malet ont toutefois pris soin de conserver son architecture néoclassique d’origine. La largeur définitive est finalement de 35 mètres, tandis que les deux trottoirs mesurent 7 mètres. Ces travaux d’élargissement étaient nécessaires, puisqu’il s’agit de l’un des ponts parisiens où la circulation est la plus active.
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Image à la une : Le pont de la Concorde vu depuis la passerelle Solférino – © Szilas