Anarchiste, braqueur, pilote, redoutable mécanicien… Jules Bonnot dispose de beaucoup d’atouts. C’est pourquoi ce révolté a marqué l’histoire du crime parisien.
Dès son adolescence, Jules Bonnot est en conflit avec ses employeurs successifs. D’un tempérament anarchiste, il refuse toute forme d’autorité. Engagé syndicalement, il pousse ses collègues à la grève dans chaque entreprise où il passe. Connu de tous pour son activisme dans sa région, il est mis sur une « liste noire » des individus qu’aucun employeur ne souhaite engager. Pourtant, Jules Bonnot essaye, tant bien que mal, de mener une existence tranquille. Il se marie, a un enfant et travaille en tant que mécanicien à Saint-Étienne. Son destin d’anarchiste le rattrape, sa femme s’enfuit puis il perd son travail. Comme alors beaucoup à l’époque, Jules Bonnot devient un chômeur miséreux.
Vie de brigand
C’est à ce moment qu’il commence ses premiers casses avec un certain Platano. Il s’entraîne notamment à crocheter des coffres-forts. En 1910, il est le premier à utiliser l’automobile comme technique criminelle. À l’époque, les gendarmes et policiers sont, eux, encore à cheval ! Un an plus tard, sa bande et lui passent à la vitesse supérieure en attaquant un garçon de recettes de la Société Générale à Paris. Les malfrats prennent la fuite au volant d’une limousine Delaunay-Belleville verte et noire de 12 CV. Il s’agit là du premier braquage de banque de l’histoire avec une voiture !
La bande à Bonnot, comme elle est surnommée, commet plusieurs méfaits comme des vols et des cambriolages. Ils n’hésitent pas à commettre un meurtre lorsqu’un individu se dresse devant eux. Un gardien de la paix en fait les frais alors qu’il croise la route du gang après un accident dans le 9ème arrondissement de Paris.
Mais leur plus grand fait d’armes a lieu lors du braquage de la Société Générale à Chantilly. Ils exécutent le chauffeur et tirent sur le propriétaire de la voiture qui leur a servi pour le casse. Deux employés de la banque sont également froidement abattus. Bonnot toujours au volant, les braqueurs prennent la fuite avec un butin de 50 000 francs. Ils sont poursuivis par les gendarmes toujours à cheval et à vélo…
Cependant l’étau se resserre sur la bande. Les gros bonnets de l’équipe sont arrêtés les uns après les autres. Acculé et blessé, Jules Bonnot se retranche chez un ami anarchiste. Il se barricade et la police commence alors un long siège de la maison, échangeant de temps à autre des tirs avec le criminel. Bonnot en profite pour rédiger son testament dans lequel il essaye d’innocenter ses amis. Les forces de l’ordre feront, finalement, sauter la maison à la dynamite. Grièvement blessé, le forcené répond au dernier assaut des policiers par des tirs. Il est abattu et décède à l’hôpital peu de temps après son arrivée.
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