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Pourquoi Kiki était surnommée la “reine de Montparnasse” ?

Kiki de Montparnasse

Elle se nomme Alice Prin, mais on la connaît mieux sous le nom de “Kiki de Montparnasse“. À la fois chanteuse, danseuse, peintre et actrice, cette figure emblématique des Années folles est surtout connue pour avoir été le modèle d’un grand nombre d’artistes modernes.

Elle est le plus célèbre modèle de Montparnasse

Arrivée avec sa mère à Paris à l’âge de 12 ans, Alice exerce de nombreux métiers, tels que brocheuse, fleuriste, laveuse de bouteilles chez Félix Potin, visseuse d’ailes d’avion, bonne chez une boulangère. Face aux mauvaises conditions de travail, elle prend ses clics et ses clacs et devient modèle d’artistes à 16 ans. Après avoir posé nue chez un sculpteur, elle se fait chasser par sa mère et erre dans le quartier de Montparnasse, où elle rencontre le peintre Chaïm Soutine, qui la recueille chez lui. La vie de bohème est lancée, et les rencontres artistiques s’ensuivent : Alice Prin devient le modèle d’Amedeo Modigliani, de Tsugouharu Foujita, de Moïse Kisling ou de son compagnon Man Ray.

Tsuguharu Foujita, Nu couché à la toile de Jouy, 1922, Musée d'Art Moderne de Paris
Tsuguharu Foujita, Nu couché à la toile de Jouy, 1922, Musée d’Art moderne de Paris

Elle est surnommée “la reine de Montparnasse”

Très vite, Alice Prin prend le surnom de “Kiki“, donné par Moïse Kisling lorsqu’elle était son modèle. Elle adopte la coupe au carré – marque d’émancipation féminine propre aux Années folles -, souligne ses yeux de khôl, et recouvre ses lèvres d’un rouge vif. Bref, la silhouette de Kiki de Montparnasse ne passe pas inaperçue dans ce quartier en pleine effervescence, si bien qu’elle est surnommée “la reine”. À cette époque, le journaliste Henri Broca évoque ainsi le passage de sa maîtresse dans le fameux café de La Rotonde : « C’est Kiki, la seule, l’unique qui traverse majestueusement les salles, flanquée du fidèle Man Ray ».

Kiki de Montparnasse et André Laroque, 1932 © Man Ray
Kiki de Montparnasse et André Laroque, 1932 © Man Ray

Elle a été peintre, chanteuse et danseuse

Comme pour beaucoup d’artistes femmes de cette époque, l’histoire n’a gardé de Kiki de Montparnasse que son statut de modèle. Pourtant, celle-ci créait aussi aux côtés des célèbres peintres qu’elle fréquentait. En commençant à fréquenter La Rotonde, elle dessine déjà des portraits pour les soldats britanniques et américains de passage, puis se met à la peinture, exposant régulièrement des toiles dans des galeries parisiennes. En parallèle, Kiki chante et danse dans de grands cabarets, tels que Le BÅ“uf sur le toit ou Le moulin de la Galette, et ouvre même son propre établissement dans la rue Vavin, nommé Babel chez Kiki.

Revue Paris-Montparnasse du 15 Avril 1929 / lyndatrouve.com
Revue Paris-Montparnasse du 15 avril 1929 / lyndatrouve.com

Elle était une femme émancipée

Beaucoup d’aspects de l’existence de Kiki de Montparnasse restent dans l’ombre. Une partie de sa biographie est toutefois retracée dans ses mémoires Kiki, Souvenirs, commencés à l’âge de 28 ans. On découvre une femme émancipée, revendiquant haut et fort l’indépendance qu’elle a acquise dès l’âge de 16 ans. Au-delà de sa liberté sexuelle et sentimentale, elle défend ses propres idées, adopte un style extravagant et n’a cessé de suivre sa seule volonté.

Man Ray, Le violon d'Ingres, 1924
Man Ray, Le violon d’Ingres, 1924

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