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Connaissez-vous l'histoire de ce grand magasin parisien mythique créé en 1870 ?

Par Sofiane

Parmi les Grands Magasins parisiens, nous avons : Le Bazar de l’Hôtel de Ville, les Galeries Lafayette, le Bon Marché, le Printemps… Et la Samaritaine. Connaissez-vous l’histoire de ce magasin dont la façade mêlant Art déco et Art nouveau en est une caractéristique majeure ? Émile Zola n’a qu’a bien se tenir…

Au départ, un tout petit magasin

Inaugurée en 1870 par Ernest Cognacq, la Samaritaine était au tout début un petit magasin de nouveautés rue de la Monnaie. Après son mariage avec Marie-Louise Jaÿ (une vendeuse du Bon Marché), ils continuèrent ensemble de gérer la boutique. D’année en année, gagnant de l’ampleur, le couple acquit les bâtiments des alentours, agrandissant de fait leur propre boutique. Sur le modèle du Bon Marché et des autres Grands Magasins, chaque rayon possédait alors son directeur personnel. Une vraie fourmilière s’est créée et, en 1900, la petite boutique devient les Grands Magasins de La Samaritaine.

La façade de la Samaritaine © Giuliani Bruno / Shutterstock

Une magnifique façade Art Nouveau

C’est à partir de 1885 et du rachat d’immeubles de l’autre côté de la rue qu’Ernest Cognacq fait appel à l’architecte Frantz Jourdain. Ainsi, la façade de la Samaritaine que l’on connaît tous est en train de naître. De style Art Nouveau et d’un mélange de parties métalliques et de lave émaillée, les couleurs vives choisies pour décorer le magasin – le bleu canard et les tons jaunes et orangés – la font pétiller de toute sa splendeur. Surtout, ce sont les décors floraux qui ornent chaque colonnes et qui entourent le nom du magasin qui lui donnent son charme printanier. Des coupoles de verres viennent surplomber les entrées et la verrerie, tout en haut du magasin, laissant entrer la lumière du soleil qui se réfléchit sur les magnifiques fresques aux mêmes allures florales que la façade extérieure.

Des agrandissements supplémentaires

La façade de la Samaritaine © Eric Bery / Shutterstock

Son magasin s’agrandissant toujours, Ernest Cognacq fait cette fois-ci appel, en 1924, à l’architecte Henri Sauvage pour allonger la Samaritaine vers le quai du Louvre. Une façade plus sobre mais tout aussi magnifique de style Art déco. De grandes fenêtres en recouvrent presque l’entièreté, scindées par de fines lanières d’or. Les derniers étages, en gradin, obtiennent des balcons arrondis. Cette façade, presque en miroir, renvoie la lumière du soleil lorsque celui-ci se couche le soir, apportant encore plus de lueur et de luminosité à ce magnifique magasin.

Plus récemment, et pendant la longue fermeture de la Samaritaine pour travaux, la façade rue de Rivoli s’est complètement modifiée. Aujourd’hui, ce sont des parois de verre ondulées qui viennent orner ce côté du bâtiment vieux de plus d’un siècle, réalisées par les architectes Kazuyo Sejima et Ryūe Nishizawa. Il va sans dire que, pendant toutes leurs années d’existence, les façades de ce Grand Magasin ont fait, font, et feront parler d’elles.