Alors qu’on en comptait encore près de 300 000 au début des années 2000, les cabines téléphoniques se font de plus en plus rares en France. À Paris, où elles ont vu le jour il y a près de 140 ans, plus aucune ne fonctionne ! De la première cabine installée à la Bourse de Paris aux dernières survivantes transformées en bibliothèques urbaines, retour sur l’histoire des cabines téléphoniques dans la capitale.
Une révolution téléphonique née à Paris
C’est à l’occasion de la première exposition internationale d’Electricité à Paris en 1881 que la première cabine téléphonique est apparue en France. La Société Générale des téléphones eut l’idée d’isoler 30 téléphones en démonstration dans des guérites en chênes capitonnées et de les relier entre eux : les “nouveaux confessionnaux” amusèrent beaucoup les Parisiens.
Dès 1885, les premières cabines, reliant le réseau de la ville de Reims au Palais Brongniart (qui accueille alors la Bourse de Paris) sont mises en service. Quatre ans plus tard, elles s’installent un peu partout dans les lieux publics, les bureaux de postes et les cafés, et s’ouvrent à l’ensemble des réseaux français. À cette époque-là, les abonnés paient leur communication par carte d’abonnement, par timbre-téléphone ou encore par bulletin de conversation.
Pour la petite anecdote, sachez que les premiers téléphones de cabines étaient horizontaux : problème, cela obligeait ces messieurs à se pencher, ce qui avait pour conséquence d’écraser leur chapeau haut-de-forme… C’est pourquoi fut mit au point le téléphone vertical !
Les cabines tombent dans l’oubli
Les cabines téléphoniques connurent un succès constant tout au long du XXe siècle, et surtout après 1923, date où fut inventé le système de paiement par pièces. À partir de 1995 et jusqu’en 2005, l’apparition des téléphones mobiles fit chuter de 91% l’utilisation des cabines. À Paris, où tout a commencé, la dernière cabine située rue Ordener (18e arrondissement) a été démonté en juin 2017 : il n’en reste désormais plus une seule en fonctionnement dans la capitale ! Certaines ont néanmoins été conservées et transformées en boîte à livres, où chacun peut déposer des ouvrages et se servir à volonté : en Ile-de-France, on en compte environ 40. Et vous, vous souvenez-vous de la dernière fois que vous avez utilisé une cabine téléphonique ?
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