Ouverte en juin 2007 au croisement de la rue Tolbiac et de la rue Nationale, la station Olympiades sert aujourd’hui de terminus à la ligne 14. Aussi courte soit-elle, l’histoire de cette station qui dessert le quartier chinois est pleine de rebondissements : la station a failli ne jamais voir le jour et son nom a été à l’origine d’un conflit sans précédent entre la RATP et le Comité national olympique et sportif français. On vous en dit plus.
L’ouverture de la station maintes fois repoussée
Arpentée par près de 7 millions d’usagers chaque année, la station Olympiades permet de relier la gare Saint-Lazare à l’extrémité sud-est de la capitale en moins de 15 minutes. Longtemps espérée et longuement attendue, elle est aujourd’hui une halte essentielle à  de nombreux Parisiens. Son ouverture a pourtant été sans cesse repoussée.
En effet, le projet de création de la ligne 14 initié en 1989 sous le nom Meteor (acronyme de Métro Est-Ouest Rapide) prévoyait déjà la desserte du 13e arrondissement jusqu’au quartier Maison-Blanche. Mais, faute de moyen, la ligne 14 n’ira, à son ouverture en 1998, pas plus loin que la bibliothèque François-Mitterrand. Le prolongement n’est initié qu’en 2001, sa finalisation étant prévue pour 2006. L’ouverture est plusieurs fois reportée, notamment en raison de l’effondrement d’une cour d’école sur le tracé de la ligne. La mise en service définitive du terminus de la ligne 14 aura finalement lieu fin juin 2007.
Un nom qui a suscité un conflit d’envergure entre la RATP et le CNOSF
Mais pourquoi cette station s’appelle-t-elle Olympiades ? Tout simplement parce qu’elle se situe à proximité immédiate d’un ensemble urbain des années 1970 connu sous le nom de “dalle des Olympiades”. Tous les édifices de ce micro-quartier essentiellement composé d’immeubles de grande hauteur portent le nom d’une ancienne ville-hôte des Jeux Olympiques : Sapporo, Mexico, Athènes, Helsinki, Cortina, Tokyo, Rome, Grenoble, Squaw Valley, Londres et Anvers. Quant aux rues du quartier, elles rappellent les différentes disciplines olympiques, tels que le javelot ou le disque. Un quartier qui rend un bel hommage à l’univers olympique.
Rien d’étonnant à ce que la station desservant ce quartier en prenne le nom, non ? Oui, mais c’était sans compter le fait que, depuis 1984, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) est le propriétaire légal du nom “Olympiades”. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier veille au grain quant à son utilisation. Ainsi, en mai 2006, alors qu’une grande partie des panneaux et plans annonçant l’ouverture de la station “Olympiades” sont déjà en préparation, le CNOSF indique qu’il refuse l’usage de ce nom à la RATP. Pire, il envisage également de demander des compensations auprès de l’association de quartier des Olympiades.
S’en suivront des mois de négociations entre la ville de Paris et la RATP d’un côté, le CNOSF de l’autre. Le comité acceptera finalement l’utilisation du nom par la RATP à condition que des espaces publicitaires leurs soient réservés dans la station et qu’un logo olympique soit présent sur les plans du métro… Un accord inenvisageable pour la RATP qui réfléchit alors à d’autres noms. Après une longue conciliation entre les différents partis, le CNOSF acceptera, en juillet 2006, d’accorder à la RATP et à l’association de quartier la possibilité d’user du nom “Olympiades”. Une compétition particulièrement serrée qui se termine sur un match nul favorable à tout le monde.
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Cyrielle Didier