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Que sont “les cinq métiers de la bonne ville de Paris” ?

C’est dans le dixième livre (chapitre III) de son roman Notre-Dame de Paris que Victor Hugo nous parle des ces “cinq métiers de la bonne ville de Paris”. Jehan Frollo, le jeune frère du glacial archidiacre de Notre-Dame, Claude Frollo, l’affirme haut et fort : “les cinq métiers de la bonne ville de Paris sont les tanneurs, les mégissiers, les baudroyeurs, les boursiers et les sueurs”. On s’est intéressés de plus près à cette phrase qui pourrait nous en dévoiler beaucoup sur la vie professionnelle des Parisiens au XVe siècle. À quoi correspondent ces métiers ? Étaient-ils si pratiqués à Paris à l’époque où Quasimodo n’avait d’yeux que pour Esmeralda ?

Cinq métiers qui travaillent les peaux d’animaux

Tous ces métiers cités par Victor Hugo à travers son personnage ont la caractéristique de travailler le cuir et d’être des corporations très puissantes au Moyen Âge. Les tanneurs sont chargés de travailler les grandes peaux (vaches, veaux, chevaux) en cuir par l’emploi du tanin. Les mégissiers quant à eux préparent les petites peaux (agneaux, moutons, chèvre). Le métier tire son nom du mégis, une mixture à base d’eau, de cendre et d’alun dans lequel étaient trempées les peaux. Les baudroyeurs, boursiers et sueurs entrent alors dans la préparation du cuir.

Le baudroyeur est le premier à prendre la suite des tanneurs et mégissiers. C’est lui qui assouplit le cuir tanné et le prépare pour les divers usages auxquels il doit servir. Viennent alors les boursiers et sueurs. Le premier travaille le cuir afin qu’il puisse être utilisé dans la confection de bourses et petits sacs, le second s’affaire pour que le cordonnier puisse ensuite créer des chaussures.

Cinq métiers qui ne se pratiquent plus à Paris

Ces métiers étaient bel et bien pratiqués en nombre au XVe siècle… mais justement pas à Paris ! En 1336, un décret avait obligé toutes ces activités, dont le travail était un pourvoyeur sans fin d’odeurs en tout genre, à s’installer hors de la ville.

Tous les métiers ouvriers nécessitant l’utilisation constante d’eau courante s’étaient donc retrouvés sur les berges de la Bièvre, dans l’actuel 13e arrondissement, au-delà de l’enceinte Philippe Auguste. À la fin du XVe siècle, les métiers qui travaillaient les peaux d’animaux étaient donc installés hors “de la bonne ville de Paris”. Gageons qu’il s’agit de second degré de la part de Jehan Frollo… ou de Victor Hugo !

Tanneries sur la Bièvre, Paris
Tanneries sur la Bièvre, Paris, XIXe siècle.

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