La ligne 4 est l’une des plus importantes lignes du métro parisien en raison de son tracé et de son trafic toujours très important. Elle a d’ailleurs été pendant un temps la plus chargée du réseau parisien et compte certains jours plus de 700 000 personnes sur son trajet.
Le défi de traverser la SeineÂ
À l’époque de sa construction, la ligne 4 est la première à traverser Paris du nord au sud. Un défi osé puisqu’il faut pour cela franchir un léger détail qu’on appelle la Seine. Pour la première fois, un transport en commun doit réussir le défi de joindre la rive droite et la rive gauche. Les ingénieurs vont alors employer un concours d’innovations pour éviter que la ligne 4 du métro parisien ne soit un fiasco.
Plus l’on s’approche de la Seine et plus le terrain est boueux, donc moins propice à un tel chantier. Les hautes instances parisiennes se heurtent donc à un sacré challenge. Seules deux options sont possibles. La première consiste à arrêter la ligne avant la Seine, ce qui serait considéré comme un échec. Quant à la seconde, elle consiste à faire passer le métro au dessus de l’eau. Pour cela, on songe à construire des rails sur le Pont au Change et le Pont Saint-Michel mais il s’agirait alors de modifier, voire défigurer, une partie importante du patrimoine de Paris.
Des ouvriers qui n’ont pas froid aux yeux
Les ingénieurs ont alors l’idée de congeler le sol pour le durcir. Pour cela, on a recours à une injection de saumure, une solution aqueuse gelée à -24°. Plus besoin de remuer de la boue, il n’y a plus qu’à percer dans la glace. Le chantier prend une toute autre proportion, on parle même de surfaces larges comme des terrains de foot qui sont congelées. Les ouvriers peuvent ainsi incruster, au fur et à mesure, des immenses sections tubulaires en métal dans le sol.
Le tronçon nord est le premier achevé et ouvre en de la Porte de Clignancourt à  Châtelet. Le tronçon sud ouvre, quant à lui, un an plus tard de Porte d’Orléans à  Raspail. La jonction entre les deux tronçons est finalement réalisée en  Pour la première fois, le métro passe enfin sous la Seine. Près d’un siècle plus tard, la congélation des sols est toujours utilisée même si l’on a aujourd’hui recours à d’autres techniques, comme par exemple l’azote liquide.
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