A quelques pas du Sacré-CÅ“ur se trouve un élégant restaurant à la cuisine traditionnelle assorti d’un moulin pittoresque. Au XIXe siècle, on s’y réunissait pour faire la fête, où gravitaient de nombreuses personnalités de l’époque.
Propriété d’anciens meuniers
C’est dans le quartier de la Butte-Montmartre que prospère ce restaurant du 18e arrondissement de Paris. Dans la propriété se trouve un imposant moulin, rappelant que les hauteurs étaient à l’époque cernées de campagne. En 1809, le meunier Nicolas-Charles Debray et sa famille font l’acquisition du moulin Blute-Fin, qui fournit la capitale en farine. Leurs activités s’étendent en 1812 avec le rachat du moulin Radet, où l’on concasse des graines destinées à la parfumerie… mais pas que ! Farine à pain, pressage du raisin provenant de la butte… L’entreprise est on ne peut plus florissante.
Un lieu de fête
En 1814, les Cosaques rentrent dans Paris et saccagent la ville. La famille Debray, dont le commerce est convoité, est attaquée, mais les membres protègent les moulins au péril de leur vie. Certains sont tués pendant l’assaut mais l’entreprise est miraculeusement épargnée. C’est en 1834 que la famille décide, après maintes concertations, de réunir les moulins et d’en faire un lieu de fête. Une guinguette ouvre ses portes où l’on organise un bal chaque dimanche : musique, danse et boisson s’entremêlent et attirent le tout-Paris.
La bohème de Paris
Pendant la semaine, les moulins retrouvent leur activité et le commerce perdure jusque dans les années 1870. En 1895, l’entreprise prend le nom de “Moulin de la Galette” et la guinguette bat son plein. Henri de Toulouse-Lautrec, Vincent Van Gogh, Pablo Picasso mais aussi Auguste Renoir se réunissent régulièrement dans le coin chaleureux. Ce dernier réalise une peinture de l’établissement alors en pleine ébullition, qu’il baptise sobrement Bal du moulin de la Galette (1876) – exposé au musée d’Orsay.
PérennitéÂ
Au XXe siècle, le domaine change plusieurs fois de vocations : dancing, music-hall, studio de l’ORTF… Depuis les années 1980, un restaurant se trouve dans ce lieu emblématique de la Butte-Montmartre, où l’on sert du foie gras venu de la Maison Masse, de la viande provenant des frères Metzger ou encore des légumes des vergers Saint-Eustache. A l’époque, on se plaisait à le surnommer la “cantine” de Dalida : la célèbre chanteuse s’y rendait régulièrement pour apprécier un délicieux repas !
Accessibilité : Moulin de la Galette
83 rue Lepic 75018 Paris
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Image à la une : Le Moulin de la Galette © Eric Laudonien / Adobe Stock
Sources : Le Moulin de la Galette, Montmartre.io, Office de Tourisme de Paris, Visit Paris Region
Julien Mazzerbo