“Ici repose un soldat mort pour la patrie – 1914 – 1918” : telle est l’épitaphe inscrite sur la dalle en granit de Vire de la tombe du Soldat inconnu, depuis maintenant un siècle. La flamme éternelle, symbolisant l’ensemble des soldats qui se sont battus pour la France au fil du temps, est ravivée quotidiennement sous l‘Arc de Triomphe. Mais d’où est née cette tradition ?
Dès 1915, de nombreuses commémorations pour honorer les morts voient le jour et la mention “mort pour la France” est instituée par la loi du 2 juillet. L’idée “d’ouvrir les portes du Panthéon à l’un des combattants ignorés morts bravement” germe à la fin 1916 mais ne sera concrétisée qu’à la fin du conflit, sous la forme d’un livre d’or placé à l’intérieur du Panthéon. Finalement, la chambre des Députés adopte la proposition d’inhumer “un déshérité de la mort” le 12 septembre 1919. Reste à choisir le soldat.
Pour ce faire, une cérémonie présidée par André Maginot se déroule dans la citadelle de Verdun. Ainsi, le 8 novembre 1920, Auguste Thin, un membre de la légion des Mille, est choisi pour désigner le soldat qui reposera sous l’Arc de Triomphe. Huit corps de soldats non identifiés issus de huit régions de France sont alors exhumés et transférés dans la citadelle. Auguste Thin dépose alors son bouquet sur le 6e cercueil avant de se mettre au garde-à -vous.
Le choix effectué, le cercueil du Soldat inconnu est transféré le jour même à Paris et placé dès le lendemain sous le monument Parisien. Il ne sera néanmoins inhumé que le 18 janvier 1921, en présence des maréchals Joffre, Pétain et Foch. Quant aux 7 autres cercueils non retenus, ils seront enterrés dans le cimetière du Fuabourg Pavé, près de Verdun, dans le Carré des sept inconnus.
Depuis maintenant un siècle, le soldat inconnu repose alors sous la dalle sacrée de l’Arc de Triomphe, et sa flamme n’est pas prête de s’éteindre.
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