Alors que plusieurs cours d’eau du secteur ÃŽle-de-France (dont la Seine) ont été placés en vigilance jaune par Vigicrue ces depuis ces derniers jours, une vigilance particulière est privilégiée du côté des spécialistes. Si cette crue est “habituelle” pour la saison, on se souvient de la crue de 2016 qui avait fait des dégâts conséquents et engendré des pertes financières importantes. Ce n’était d’ailleurs pas le premier épisode ravageur déclenché par les petits caprices du fleuve. Retour sur plus d’un siècle de crues de la Seine.
La crue centennale de 1910
Les images parlent d’elles-mêmes, la crue centennale de 1910 – nommée ainsi en raison de sa probabilité d’apparition sur une année fixée à 1 chance sur 100 – a fait trembler tout Paris pendant de longs jours. À son niveau maximal, le fleuve monte à 8,62 mètres sur l’échelle du pont d’Austerlitz, et le Zouave du Pont de l’Alma est submergé jusqu’aux épaules. À Paris, 20 000 immeubles sont inondés, au même titre que les rues. On estime les sinistrés au nombre de 150 000 et les dégâts directs à 400 millions de francs-or soit l’équivalent de 1,6 milliards d’euros. C’est toute l’organisation de la ville qui est chamboulée : même les députés doivent se rendre à l’Assemblée en barque. Finalement, après une décrue de 35 jours, l’urgence sera terminée mais la ville mettra plusieurs mois à s’en remettre.
Les crues de 1945 et 1955
Respectivement, les montées des eaux de 1945 et 1955 ont atteint 6,83 et 7,10 mètres de hauteur au niveau du pont d’Austerlitz. Bien que ces crues aient été importantes, les dégâts engendrés ont eux, eu moins d’impact. En effet, les expériences passées ont poussé la Ville à mettre en place d’importants travaux pour la prévention. Construction de réservoirs, réaménagement des ponts et travaux des voies navigables : tous ces paramètres ont permis d’éviter une inondation des rues quasi certaine.
La crue de 1982
Après une fin d’année 1981 particulièrement humide et pluvieuse, l’inévitable arrive et l’amont de la Seine se retrouve vite en crue à l’aube de 1982. Le pic de cette dernière atteindra 6,13 mètres sans engendrer de dégâts majeurs, grâce une nouvelle fois aux aménagements déployés plus tôt. Seul bémol : de nombreux foyers seront privés d’électricité les jours suivants.
La plus récente : la crue de 2016
Dernière en date, la crue de 2016 a fait parler d’elle. Cette fois-ci, les premiers débordements sont arrivés au printemps et l’eau montera jusqu’à atteindre 6,10 mètres dans la nuit du 2 au 3 juin. Si les dégâts matériels sont moindres, les répercussions financières sont elles, plus importantes, à l’image du manque à gagner non-négligeable des musées alentour contraints à la fermeture temporaire.
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