Il est l’une des figures emblématiques du Paris de la Belle Époque : Henri de Toulouse-Lautrec a dépeint comme personne la vie de bohème au sein des cabarets, théâtres et maisons closes montmartroises.
Il est un descendant des comtes de Toulouse
Né en 1864 à Albi, Henri de Toulouse-Lautrec fait partie de l’une des plus vieilles familles nobles de France, qui serait de la lignée des vicomtes de Lautrec et des comtes de Toulouse, ces derniers ayant été un puissant fief du sud du royaume jusqu’au XIIIe siècle. Ainsi, à l’époque du peintre, il était courant de se marier entre gens de la noblesse pour perpétuer la lignée, et notamment entre cousins. Ce fut le cas des parents d’Henri, qui étaient cousins au second degré.
Il a eu une maladie génétique
La consanguinité des parents a eu un impact sur la santé d’Henri et de son frère Richard-Constantin, qui est mort à sa première année. De son côté, l’artiste a été affecté par ce que l’on nomme la “pycnodysostose”, une maladie génétique qui provoque un développement anormal des os et leur grande fragilité. Après une chute en 1878, il se brise alors le fémur gauche et malgré les soins, celui-ci ne se répare pas, aggravant son retard de croissance : finalement, sa taille adulte n’atteindra que 1,52 mètre. Mais loin de chercher à invisibiliser son corps, Henri de Toulouse-Lautrec décide au contraire de se montrer dès son arrivée à Paris, aimant particulièrement se déguiser et se mettre en scène. Il disparait à l’âge de 36 ans.
Il a dépeint la bohème de Montmartre
Installé à Montmartre dès 1884, Henri de Toulouse-Lautrec ne quittera jamais son quartier. Défini comme étant “l’âme de Montmartre”, l’artiste ne cesse de peindre et de dessiner des scènes de vie au sein des cafés, des rues, des théâtres, des maisons closes et des cabarets, comme au fameux Moulin-Rouge. Ses affiches colorées des spectacles parisiens sont désormais emblématiques du Paris de la Belle Époque, et ont contribué à faire passer dans la postérité des grandes vedettes de son temps, telles qu’Aristide Bruant, Jane Avril ou La Goulue.
Il a révolutionné la lithographie
Parmi les 737 peintures et 275 aquarelles réalisées durant sa courte vie, l’artiste a aussi réalisé 369 lithographies (dont des affiches) et 4 784 dessins. Il ne cesse de croquer des scènes de vie, si bien que son trait gagne en souplesse. On reconnaît entre mille ses affiches aux couleurs vives, rythmées par des traits expressifs et stylisés. Ainsi, ses oeuvres dégagent une impression de spontanéité, sublimée par des motifs et des courbes, proches des arabesques, qui en font une figure indissociable de l’Art nouveau.
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Image à la une : Henri de Toulouse-Lautrec, Au salon de la rue des Moulins, 1894