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Connaissez-vous la photographe humaniste qui a immortalisé des instants poétiques dans les rues de Paris ?

L'été à Paris, 1952 - © Sabine Weiss
Par Romane Fraysse

Représentante de la photographie humaniste – bien que celle-ci remette en cause cette attribution -, Sabine Weiss a photographié la société française durant 80 années aux côtés de Robert Doisneau et Édouard Boubat.

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Son père fabriquait des perles artificielles

Sabine Weiss est née en 1924, d’un père qui était ingénieur chimiste. À cette époque, celui-ci fabriquait des perles artificielles à partir d’écailles de poisson, un savoir-faire provenant de Saint-Gingolph (Haute-Savoie), qui émerveillait la jeune fille. Familiarisée à l’art par sa mère, Weiss délaisse rapidement l’école pour se consacrer à des occupations manuelles. Ainsi, dès l’âge de 11 ans, celle-ci s’achète un petit appareil photo en bakélite avec son argent de poche, et se lance alors dans la photographie de rue.

Autoportrait - © Sabine Weiss
Autoportrait – © Sabine Weiss

Elle fait partie de l’Agence Rapho

Pour gagner sa vie, Sabine Weiss devient photographe de mode et reporter pour le magazine Vogue. C’est dans le bureau du directeur que celle-ci rencontre alors le fameux Robert Doisneau, qui lui suggère d’entrer en 1952 dans l’Agence Rapho, première agence de presse française, qui compte également Brassaï ou Willy Ronis. Cette collaboration lui permet ainsi d’exposer dans plusieurs galeries  américaines, et de travailler pour de célèbres magazines comme Holiday, Time ou Life.

André Breton dans son appartement - © Sabine Weiss
André Breton dans son appartement – © Sabine Weiss

Elle est une photographe humaniste

En marge de ses commandes, Weiss effectue un travail plus personnel dans les rues du Paris de l’après-guerre. En faisant confiance au hasard, elle cherche à fixer une émotion fugace, donne des gages aux enfants et retranscrit l’atmosphère des espaces. À travers des jeux d’ombres et de flous, chacun de ses sujets est nourri d’une profonde affection. Ainsi, ses clichés révèlent un talent certain pour capter une poésie visuelle, sans que son art n’ait jamais la prétention de supplanter le réel. L’objectif est avant tout de saisir l’essence des êtres et des choses. En ce sens, la photographie de Weiss se rattache bien au courant humaniste, une association fréquente qu’elle trouve pourtant réductrice. Tout le long de sa carrière, elle refusera d’ailleurs le statut d’artiste pour préférer celui d’artisan.

Vitrine, 1950 - © Sabine Weiss
Vitrine, 1950 – © Sabine Weiss

Elle a fait de la photo durant 80 ans

Le 28 décembre 2021, on apprenait la disparition de Sabine Weiss à 97 ans. Originaire de Saint-Gingolph, la photographe est considérée comme l’une des représentantes de l’école humaniste, pourtant longtemps restée dans l’ombre de ses homologues masculins Robert Doisneau, Willy Ronis ou Édouard Boubat. En plus de son œuvre personnelle, on lui doit un travail prolifique dans la presse, mêlant reportage, portrait, mode et publicité. Ses archives sont aujourd’hui conservées au musée de l’Élysée à Lausanne, et comptent 200 000 négatifs, 7 000 planches-contact, ainsi que 2 700 tirages vintage.

L'été à Paris, 1952 - © Sabine Weiss
L’été à Paris, 1952 – © Sabine Weiss

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Image à la une : L’été à Paris, 1952 – © Sabine Weiss

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