Nous avons déjà tous entendu ce terme en cours d’histoire, qui fait penser à l’animal du même nom. Mais pourquoi appelait-on l’héritier du royaume le dauphin ? On lève le mystère pour vous.
Les premiers à avoir utilisé le terme « dauphin » pour désigner leurs héritiers n’étaient pas Français ! En effet, les premiers titrés de « dauphins » étaient les comtes de Viennois et les comtes d’Albon, seigneurs… du Dauphiné de Viennois. Cet État féodal, qui avait Grenoble pour capitale, était à l’époque sous l’autorité du Saint-Empire romain germanique. Les héritiers portaient donc le titre de « Dauphin du Viennois ». Le symbole du dauphin aurait été choisi en référence aux liens forts qui unissaient à ce moment le Dauphiné avec la Provence, et donc la Méditerranée.
Récupération par la France
Le premier prince français à se faire surnommer ainsi a été Charles V le sage. Pourquoi ? Philippe VI, son grand-père, accepte d’acheter les terres du roi Humbert II à une condition : que le Dauphiné soit le fief de son fils aîné. C’est à la suite de ce marché, signé en 1349, que le titre de dauphin est entré à la Cour de France. Cependant ce fut son petit-fils, le futur Charles V, qui fut le premier dauphin du royaume de France. Ce titre ne donne pas pour autant l’envie aux dauphins de gouverner le Dauphiné, puisque seul Louis XI y a vraiment imposé son pouvoir.
Il ne suffit pas d’être le prétendant au trône pour se voir honoré du titre de dauphin : il faut également descendre du roi. C’est ainsi que François 1er, cousin du son prédécesseur Louis XII, n’obtiendra jamais ce titre.
Le dernier prince français à avoir porté le titre de dauphin a été le fils aîné de Charles X, Louis Antoine, né en 1775. Il n’a cependant jamais été couronné, puisqu’il a abdiqué en même temps que son père. Aujourd’hui, même s’il n’y a plus de dauphin royal, l’expression a perduré. Elle est encore utilisée couramment pour désigner le successeur d’une personnalité aussi bien en politique, en entreprise ou encore dans le sport.