Conservatrice de musée et résistante pendant la Seconde guerre mondiale, Rose Valland a permis la sauvegarde de plus de 45 000 œuvres d’art et objets de valeur volés aux institutions françaises et familles juives sous l’Occupation nazie. Voici le portrait de cette héroïne historique.
Le rôle clé de Rose Valland pendant l’Occupation
Employée à la Galerie du Jeu de Paume en 1932, Rose Valland y organise une quinzaine d’expositions et rédige de nombreux articles pour journaux et revues d’art. Lorsque les Allemands envahissent Paris en 1940, ils réquisitionnent son musée comme lieu de stockage d’œuvres d’art spoliées : elle est donc chargée – officieusement ! – de rendre compte de leurs agissements à son directeur Jacques Jaujard…
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Malgré les risques encourrus, pendant près de 4 ans Rose Valland répertorie tout ce qui est volé scupuleusement : noms des œuvres, artistes, victimes du larcin, destinations, numéros des caisses de transit… gardant ainsi une trace précise. Elle va même jusqu’à espionner les conversations des nazis, interroger les ouvriers, déchiffrer les papiers en carbone récupérés dans les poubelles, et informe les Alliés des positions des entrepôts stockant les œuvres déportées afin d’empêcher leur destruction par les bombardements !
Son incroyable travail après la Libération
Une fois la guerre terminée, Rose Valland est nommée secrétaire de la Commission de récupération artistique puis “officier Beaux-arts” de la 1ère armée française. Alors capitaine, elle coopère avec de nombreux agents étrangers et se rend sur les territoires précédemment occupés pour rapatrier le maximum d’œuvres d’arts spoliées. Grâce à son méticuleux travail en amont, son action permettra aux familles et institutions de retrouver plus de 45 000 œuvres d’art volées.
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Elle œuvrera pour la conservation et la protection des œuvres d’art jusqu’à sa mort en 1980. Trop peu reconnue en son temps, Rose Valland connaîtra finalement de nombreux hommages posthumes à partir du 21e siècle. Aujourd’hui, son nom trône fièrement sur le Musée du jeu de paume où elle a travaillé, au 5 rue de Navarre où elle a habité, et dans un passage du 17e arrondissement qui s’appelle désormais comme elle. Nous présentons aussi cette incroyable période de l’histoire dans notre visite de Paris sous l’Occupation : suivez la prochaine !
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MAJ 10/22 AC