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Saviez-vous que la Tour Eiffel a joué un rôle décisif pendant les deux Guerres mondiales ?

C’est un monument auquel on pense forcément lorsque l’on évoque Paris. C’est un endroit qu’il faut absolument avoir visité au moins une fois, celui qui fait la fierté de Paris, et de la France, à travers le monde et qui n’en finit pas d’attirer des millions de visiteurs chaque année. Bien entendu, comment ne pas penser à la tour Eiffel, célèbre Dame de Fer qui veille sur Paris et ses habitants depuis 1889 ? Décriée à ses débuts puis adulée par le monde entier, la création de Gustave Eiffel a été le témoin de bien des histoires. Mais ce que l’on a souvent tendance à oublier, c’est que le monument n’a pas toujours été un simple spectateur…

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La science, ultime moyen de sauver la tour Eiffel

L’histoire de la tour Eiffel, c’est avant tout celle d’un monument qui a bien failli disparaître après quelques années seulement d’existence. Inaugurée le 31 mars 1889, la tour Eiffel est la grande star de l’Exposition Universelle de la même année, ayant attiré 2 millions de visiteurs à la fermeture de l’exposition le 31 octobre 1889. Malheureusement pour la tour et son créateur, l’intérêt va très vite diminuer. Malgré un certain sursaut en 1900 (un million de visiteurs), année de la nouvelle Exposition Universelle, la tour Eiffel a bien du mal à passionner et la question d’une démolition est plus que jamais d’actualité. Au départ, l’imposante tour de 300 mètres n’est effectivement pas destinée à durer. Il est ainsi prévu, dès 1903, de la démolir après l’expiration de la concession, en 1910. Mais c’est sans compter sur Gustave Eiffel, qui tient absolument à ce que son œuvre lui survive. L’ingénieur va alors financer et encourager plusieurs expériences scientifiques au sommet de la tour. C’est ainsi que l’armée française installe en 1904 un émetteur de télégraphie sans fil (T.S.F.), car sa hauteur favorise la propagation des ondes hertziennes. Des premiers tests permettent d’établir des liaisons à 400 kilomètres, puis rapidement à 6 000 !

​​Première liaison de télégraphie sans fil par Eugène Ducretet le 5 novembre 1898 entre la Tour Eiffel et le Panthéon © Roger-Viollet
​​Première liaison de télégraphie sans fil par Eugène Ducretet le 5 novembre 1898 entre la Tour Eiffel et le Panthéon © Roger-Viollet

Une victoire majeure de 1914 gagnée grâce à la Dame de Fer

Une installation qui va s’avérer décisive, pas seulement pour la tour Eiffel, qui évite ainsi la destruction avec la mise en place de cette technologie. Dix ans après, la Première Guerre mondiale frappe en effet de plein fouet. Très vite, la décision est prise de faire de la tour Eiffel un poste d’observation militaire, et il est ordonné de tout mettre en œuvre pour tirer le meilleur parti des écoutes de l’ennemi. 7 000 sapeurs-télégraphistes sont ainsi réquisitionnés et l’armée française parvient à écouter les stations mobiles allemandes au fur et à mesure de leur avancée sur le front. Le plus beau fait d’armes intervient avec la Bataille de la Marne de 1914. Le message d’un général dont la cavalerie couvre l’aile droite de l’armée allemande est intercepté. Il est notamment dit que “ses chevaux sont fatigués, le fourrage manque et qu’il veut s’arrêter pour attendre des réapprovisionnements”. Mais pendant ce temps, une autre partie de l’armée allemande continue de descendre vers le sud. De quoi créer une brèche dont vont profiter les Français pour mener la contre-attaque heureuse de la Bataille de la Marne, victoire décisive dans l’histoire du conflit.

Soldats français armés de mitrailleuses antiaériennes sur la Tour Eiffel, Paris, 1916 © Jacques Moreau
Soldats français armés de mitrailleuses antiaériennes sur la Tour Eiffel, Paris, 1916 © Jacques Moreau

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Paris et sa tour vivent sous occupation allemande

Après la guerre de 14-18, la tour est à nouveau utilisée pour mener des expériences scientifiques et même diffuser, dès 1935, des émissions télévisées. Mais l’horreur de la guerre mondiale frappe à nouveau en 1939. Et cette fois, la donne est encore plus lourde puisque la France capitule dès le mois de juin 1940 et Paris, tout comme une partie du pays, passe sous occupation allemande. Savourant sa victoire, Adolf Hitler en profite par exemple pour visiter les monuments parisiens en moins de 4h. Bien entendu, la tour Eiffel ne fait pas exception au programme, comme l’atteste la célèbre photo du 28 juin 1940, où le Führer pose devant la Dame de Fer en parfaite image de propagande. Mais l’un des rêves d’Hitler est de se faire prendre en photo depuis le dernier étage de la tour Eiffel. Un souhait qu’il ne pourra toutefois pas réaliser, puisque les câbles des ascenseurs ont été sabotés peu avant l’arrivée d’Hitler. Faute de temps, ce dernier se résout finalement à ne pas grimper au sommet. Autre anecdote symbolisant l’opposition de la tour Eiffel à l’occupation allemande : les soldats nazis ont dû gravir les 324 mètres de la Tour Eiffel à pied pour étendre le drapeau à la croix gammée. Mais le drapeau étant si large, il a été emporté par le vent 2 heures seulement après sa mise en place. Exaspérés, les soldats ont dû remonter la Tour et remplacer le drapeau par un plus petit.

La tour Eiffel passée tout près de la destruction à l’été 1944

Comme à ses débuts, la tour Eiffel est à nouveau menacée de destruction pendant l’occupation allemande. Avec pour objectif de détruire les plus importants de Paris et de faire de Berlin une grande capitale, Hitler voit l’arrivée des Alliés en 1944 mettre à mal son plan. Il missionne alors le Général Dietrich von Choltitz, gouverneur militaire de la garnison du « Grand Paris », de démolir tous les monuments religieux et historiques de la ville, dont la Tour Eiffel. La consigne est claire : “Paris ne doit pas tomber entre les mains de l’ennemi, ou alors que ce soit un champ de ruines”. Toutefois, Dietrich von Choltitz ignore finalement l’ordre de destruction, à tel point qu’il sera nommé par certains “Sauveur de Paris” à la fin du conflit. D’après ses mémoires, conscient que la destruction des infrastructures de Paris serait inutile, que la guerre est perdue pour son camp, et soucieux de ménager son avenir de futur prisonnier, il n’aurait pas donné l’ordre de destruction malgré des mines déjà installées. Toutefois, des recherches historiques ont démontré que c’est simplement en raison du manque de moyens et de temps que Choltitz n’a pas pu respecter les ordres. Resté fermé au public pendant la durée de la guerre, la tour Eiffel revit avec la Libération de Paris. D’ailleurs, c’est au départ des troupes allemandes que les ascenseurs se remettent, comme par hasard, à fonctionner. Comme un ultime pied de nez envoyé par la Dame de Fer, qui aura donc survécu à deux guerres mondiales et plusieurs tentatives de démolition !

Hommage en 2004 pour les 60 ans de la libération de Paris © Euronews
Hommage en 2004 pour les 60 ans de la libération de Paris © Euronews

 

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Image à la une : Tour Eiffel © Pexels

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