Avant d’être un centre culturel accessible à tous, ce joyau du XIIIe siècle en plein cœur de Paris était une prison !

Collège des Bernardins © Collège des Bernardins

Par Alexandre M

Derrière les bâtiments haussmanniens et les immeubles nouvelle génération, il existe encore une trace d’un Paris lointain, lorsque la ville n’avait pas grand-chose à voir avec celle que l’on connaît aujourd’hui : le Paris médiéval. Au début du Moyen-Âge, Paris est une petite ville mal organisée : seuls deux ponts enjambent la Seine, un immense cimetière trône au beau milieu des habitations de bois et les rues ne portent pas de nom. Mais au fil des dix siècles qu’ont duré le Moyen-Âge, la capitale devient l’une des plus grandes métropoles d’Europe et connaît un important essor démographique et économique, dont Paris a gardé des monuments qui ont plus qu’une histoire à raconter…

Un centre d’étude depuis la nuit des temps

Direction pour cela l’un des plus vieux quartiers de Paris : le Quartier Latin. Si celui-ci est plus souvent associé à l’époque romaine, on y trouve également de superbes vestiges du Moyen-Âge. À commencer par le Collège des Bernardins, véritable joyau de l’architecture cistercienne. Un monument dont l’histoire commence en plein règne de Louis IX dit “Saint Louis”, soit au XIIIe siècle. C’est à cette époque que l’abbé de Clairvaux décide avec l’accord du chapitre général des cisterciens de fonder un collège à Paris pour former les religieux de cet ordre, également connus sous le nom de bernardins. L’objectif : faire bénéficier aux moines de l’enseignement universitaire à Paris, alors capitale intellectuelle de l’Europe. La décision est alors prise de bâtir le Collège des Bernardins, installé au clos du Chardonnet, comme lieu d’études et de recherches au cœur de la pensée chrétienne, dont le bâtiment principal est celui que nous pouvons admirer encore aujourd’hui. Prévu pour accueillir simplement quelques étudiants, ce collège formera entre les XIIIe et XVe siècles des milliers de moines venus de toute l’Europe. Le déclin survient après la Révolution Française, lorsque le lieu, déclaré bien national et souffrant d’un manque d’entretien, sert de prison avant d’être racheté en 1804 par la ville de Paris, qui y installe des archives et des entrepôts. Plus tard, une partie du Collège est détruite tandis que le lieu est transformé en caserne de pompier, puis en internat pour l’école de Police.

Seul vestige de l’université médiévale de Paris

Aujourd’hui, le Collège des Bernardins est un lieu de partage et d’ouverture dédié à l’homme du XXIe siècle et à son avenir. Le bâtiment abrite l’École Cathédrale, qui propose de nombreux cours publics aux laïcs, ainsi qu’un pôle de recherche. Par ailleurs, il propose à tous une programmation riche et attrayante tout au long de l’année, tels que des expositions d’art contemporain, des concerts, des projections de films, des débats ou encore des conférences et colloques. En plus d’être un lieu de formation, de recherche et de culture, le Collège des Bernardins reste avant tout un monument unique, seul vestige de l’Université médiévale de Paris, qui a joué un rôle considérable dans le rayonnement de l’ordre cistercien. On ne peut qu’être ébahis devant sa grande nef de 70 mètres, témoignage parfait de l’architecture cistercienne, qui abrite des espaces marquants comme une sacristie gothique flamboyante, souvent utilisée pour des expositions d’art contemporain. Cette dernière reliait jadis l’église des Bernardins, un bâtiment détruit faute de n’avoir jamais été achevé, à la grande nef. Autrefois lieu de vie des moines puisqu’elle faisait office de salle de cours, de réfectoire et de cuisine, la grande nef impressionne, pas seulement par ses dimensions, mais aussi par son raffinement et sa sobriété.

Le Collèges des Bernardins vu de l’extérieur © Laurence de Terline

Une merveille que l’on peut aussi admirer avec une tasse de café

Véritable trésor caché de Paris, alors que l’accès est gratuit, le Collège des Bernardins regorge d’autres surprises, comme le café-restaurant La Table des Bernardins. Niché dans la nef, cet espace est tout simplement le spot parfait pour se restaurer ou faire une pause dans un cadre atypique et historique. Avec un menu varié comprenant plats du jour, quiches, tartelettes, et une sélection de gâteaux, accompagnés de boissons chaudes et froides, l’établissement régale aussi bien les ventres que les yeux. En effet, difficile de ne pas être émerveillé pendant que l’on déguste sa douceur sucrée ou salée par la beauté des lieux, qui regorgent de siècles d’histoire. Pour les plus gourmands, l’offre culinaire de La Table des Bernardins se décline en trois formules au choix : une formule Classique (Plat + entrée ou dessert) à 10,30€, une formule Gourmet (Entrée + plat + dessert + café) à 15,90€ ou une formule Complète (Entrée + plat + dessert + boisson + café) à 19,20€. Assurément le meilleur moyen de conclure une expérience enrichissante et unique en plein cœur d’un monument emblématique de l’histoire de Paris !