
Dans le fourmillant quartier du faubourg Saint-Denis, le passé resurgit parfois avec éclat. C’est en particulier le cas lorsque le flâneur parisien emprunte la célèbre rue de Paradis, où se cache une étonnante façade insolite… Dont il convient absolument de retracer l’histoire !
La rue du cristal
Situé au n°18, ce somptueux immeuble est le témoin du passé industriel et artisanal de la rue de Paradis. Du fait de sa proximité avec la Gare de l’Est, qui permettait d’acheminer facilement de la faïence et de la porcelaine de Lorraine, de nombreux artisans spécialisés dans la production de faïence, porcelaine et céramiques s’installent en masse dans cette rue à partir de la fin du XIXe siècle, ce qui lui vaudra d’ailleurs le surnom de « rue du cristal » ! Ainsi, on y trouve encore plusieurs devantures de ces anciens magasins.

Une sublime façade de 1889
Parmi ces faïenceries, celle d’Hippolyte Boulenger attire notre attention. Et c’était justement son but… En effet, afin d’interpeller les passants et présenter son catalogue de faïences et de porcelaine de la manière la plus puissante possible, il orna la façade peinte de son magasin d’un décor incrusté de céramiques ! La grande originalité du bâtiment réside ainsi dans la mise en abyme de son architecture : ici, la production (la faïence et la céramique) est directement mise en valeur sur la façade et utilisée comme élément de décor. C’est un cas inédit à Paris ! À l’intérieur, une vaste salle était dédiée à l’accueil de la clientèle et à l’exposition de la faïence issue de la manufacture de Choisy-le-Roi, comme l’indique l’inscription sur la façade. Désormais, l’immeuble, classé Monument Historique, abrite une école.
Crédit photo de une : © Faïencerie Boulenger
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