Connaissez-vous cet incroyable immeuble aux mosaïques colorées, datant des années 1910, à Paris ?
Non loin de la Petite Ceinture, cet immeuble à la façade élégante est le fruit d’un architecte éclectique qui a puisé son inspiration chez Viollet-le-Duc, entre autres. Il a notamment participé à la reconstruction de certains monuments français après la Première Guerre mondiale.
Un architecte prestigieux
Dans le 18e arrondissement se trouve un édifice de quatre étages qui a longtemps été réservé à l’usage de son auteur. Henri Deneux, né en 1874 à Reims, est un architecte français à la carrière prolifique. En 1905, il est nommé architecte en chef des monuments historiques, un titre qui lui confère un certain prestige quant à la réhabilitation d’édifices nationaux. C’est en 1910 qu’il acquiert une parcelle triangulaire d’environ 80 m2 dans Paris, située à l’angle de la rue Belliard et de la rue des Tennis (XVIIIe).
Manifeste de l’architecture moderne
Jusqu’en 1913, Henri Deneux travaille sur cet immeuble devenu une figure de proue de l’architecture moderne, et pour cause : sa composition en béton armé est assortie d’une élégante façade composée de carreaux de grès flammés colorés. Le ciment est éclipsé au profit de somptueuses mosaïques confectionnées par les céramistes Gentil & Bourdet, dont l’usine se trouve à Boulogne-Billancourt. Ils sont l’auteur de la façade du Louxor, l’incontournable cinéma parisien du 10e arrondissement.
Des éléments novateurs
Sur le tympan de la porte d’entrée, vous pourrez admirer une magnifique composition en céramique représentant Henri Deneux dans son atelier, une décoration architecturale qui était largement répandue au Moyen Age. L’architecte vit pendant trente ans dans le bâtiment, au dernier étage. Ce dernier conçoit l’édifice de sorte que la lumière puisse pénétrer facilement et que l’air circule au quotidien. Depuis l’extérieur, vous pourrez remarquer que les fenêtres s’avancent sur la façade : on les appelle des bow-windows.
L”immeuble Deneux, au départ réservé au seul usage de son propriétaire, comprend des sanitaires à chaque étage, symbole de la mouvance hygiéniste qui battait son plein dans la capitale au XIXe siècle. Au sommet se trouve un large toit-terrasse ajouté dans le but de végétaliser la surface. Il faut dire que Henri Deneux est un homme éloquent, particulièrement instruit et alerte sur les problématiques de son temps. A l’issue de la Première Guerre mondiale, il s’engage à restaurer la cathédrale de Reims et d’autres monuments de la ville, laissant une empreinte durable dans le paysage architectural français.
Accessibilité : Immeuble Deneux
185 rue Belliard 75018 Paris
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Image à la une : Immeuble Deneux Instagram @ahhhparis
Sources : actu.fr, Paris la douce
Julien Mazzerbo