Située au coeur du quartier intellectuel et artistique de Saint-Germain-des-Prés, la rue Férou s’est positionnée au cours du XXe siècle comme la rue la plus littéraire de Paris ! Au programme ici ? Une balade sur les traces des grands écrivains qui y ont vécu et la découverte d’un poème emblématique !
La terre d’accueil de nombreux hommes de lettres
Située à deux pas du jardin du Luxembourg, l’étroite rue Férou pourrait passer inaperçue dans un quartier qui regorge de choses à visiter et à découvrir : ici, pas de commerces ou presque, pas de galeries d’art contrairement à sa voisine la rue Bonaparte, uniquement des pavés et des hôtels particuliers cossus installés au pied de l’église Saint-Sulpice.
Finalement, ce qui fait la particularité de cette rue du quartier Odéon, c’est son histoire : de nombreux poètes et écrivains ont décidé de s’installer dans cette petite rue du 6e arrondissement au fil des décennies. Parmi ces grandes plumes, les plus éminents sont le poète Jacques Prévert et l’écrivain américain Ernest Hemingway.
Le premier a passé, à la fin des années 1900, quelques années avec ses parents dans un petit appartement situé au dernier étage du numéro 4, tandis que le second a vécu au numéro 6 à la fin des années 1920. C’est d’ailleurs ici qu’il entamera l’écriture de son roman L’Adieu aux armes publié en 1929 ! D’autres grands noms tels qu’Ernest Renan ou Guillaume Apollinaire ont également résidé dans cette petite rue.
La fresque la plus littéraire de Paris : le Bateau ivre
Mais ce qui place la rue Férou en pôle position des rues les plus littéraires de la capitale reste l’impressionnante fresque qui recouvre, sur 300 mètres carrés, le mur d’enceinte de l’hôtel des impôts situé à son extrémité : depuis 2012, on peut y lire, en lettres calligraphiées, l’intégralité du poème d’Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre.
Pourquoi le poème de l’un des plus grands artistes de notre histoire est-il écrit là , sur le mur d’un centre d’impôts ? Car c’est tout près d’ici, dans un restaurant aujourd’hui disparu, que le poète âgé d’à peine 17 ans a récité pour la toute première fois son fameux Bateau ivre le 30 septembre 1871 ! Quant à cet étonnant poème mural, il a été réalisé par le peintre calligraphe hollandais Jan Willem Bruins et se lit de droite à gauche, donc en partant du côté église Saint-Sulpice, et non jardin du Luxembourg.
Rue Férou, 75006
Crédit photo de Une : @dams_gz / Instagram