Il y a quatre ans, elle était encore menacée de destruction car affaiblie par le passage du temps, la tour Keith Haring, érigée en 1987 au beau milieu du jardin de l’Hôpital Necker, a été sauvée de l’abandon et restaurée en 2017, grâce à une habile campagne de mécénat. Aujourd’hui, l’œuvre “peinte pour divertir les enfants malades, pour maintenant et pour l’avenir” rayonne en plein cœur de l’hôpital, sous l’oeil des patients et des passants.
L’histoire mouvementée de la tour Keith Haring
En 1987, les conditions de la réalisation de la fresque ont dès le début mis Keith Haring en difficulté. En premier lieu, la hauteur de la structure, culminant à 27 mètres, s’est présentée comme un défi de taille pour l’artiste, qui ne s’était jusqu’alors jamais attaqué à une construction aussi haute. Autre obstacle majeur : les conditions météorologiques inhabituellement capricieuses pour un mois d’avril. Pendant les trois jours de mise en place de l’œuvre, Haring, à bord d’une nacelle installée au bout d’une grue, a du peindre en affrontant un lourd vent couplé à d’incessantes plus et un froid saisissant. Julia Gruen, directrice de la fondation Keith Haring, étant présente lors de la réalisation de la fresque, témoigne de l’obligation de l’artiste “à faire des pauses récurrentes pour se réchauffer les mains.”
Assisté de Juan Rivera, Keith Haring s’attèlera d’abord au dessin des contours de couleur pour ensuite donner vie à ses fameux personnages noirs, véritables signatures du peintre. Habitué à offrir son travail, notamment aux hôpitaux, il ne fera pas exception pour cette œuvre réalisée in situ.
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Quelques temps après sa conception, l’œuvre sera en premier lieu menacée par le remplacement du bâtiment l’entourant, au profit d’un immeuble neuf. Grâce à une prouesse architecturale, l’ancien escalier de secours sera conservé et laissé là, sous la forme d’une tour indépendante. Le passage du temps a fragilise également l’édifice de béton et terni ses couleurs, une opération de restauration est alors nécessaire. Sur le fil, une fois encore, l’œuvre sera sauvée par le mécénat et par une mise aux enchères orchestrée par la Fondation Keith Haring et le galeriste Jerôme de Noirmont. Après plusieurs années de travaux, la Tower se dévoilera à nouveau en 2017 aux yeux des Parisiens, plus rayonnante que jamais.
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