Et oui, les gourmands d’aujourd’hui peuvent déguster les chocolats préférés de Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe puisque leur fournisseur officiel exerce encore dans le 7e arrondissement : voici l’histoire du chocolatier Debauve & Gallais, cette extraordinaire maison qui a traversé le temps.
Un médicament ingénieux à l’origine des premières pistoles
En 1779, Sulpice Debauve est le pharmacien de Louis XVI lorsque lui vient une idée lumineuse : pour soulager les maux de tête de la reine sans que cela ne soit trop désagréable, il mélange le remède qui lui est préconisé à du beurre de cacao, un produit alors encore très luxueux et exotique, exclusivement utilisé en chocolat à boire. Les premiers chocolats à croquer étaient nés ! Marie-Antoinette les adore et les baptise même ses “pistoles” car ils ont la forme d’une pièce de monnaie. Un succès immédiat qui vaut à son inventeur l’honorable titre de chocolatier officiel du roi.
Une boutique historique depuis plus de deux siècles
Après la Révolution, Debauve s’associe à son neveu Jean-Baptiste Gallais pour créer leur première boutique, qui ouvre en 1800 dans le 7e arrondissement de Paris. Il devient alors le chocolatier de l’empereur Napoléon Ier, qui raffole de sa nouvelle création : des amandes mélangées au chocolat ! En 1819, la maison Debauve & Gallais s’agrandit et déménage au 30 rue des Saint-Pères, où elle se trouve toujours aujourd’hui, dans un lieu décoré par Percier et Fontaine (les architectes de l’arc du Carrousel du Louvre tout de même !).
Une consécration qui perdure
Pendant la Restauration, le roi Charles X leur demande de créer un chocolat en fleur de lys pour son couronnement, qui deviendra l’emblème de la maison. Debauve et Gallais décèdent dans les années 1830 (le premier repose d’ailleurs au célèbre cimetière du Père Lachaise), mais leurs chocolats gagnent la médaille d’or aux Expositions Universelles de Paris en 1878, 1889 et 1900 ! Et ils sont toujours appréciés des amateurs et connaisseurs aujourd’hui, plus de 220 ans après leur création… Un plaisir intact et une réputation qui n’est donc plus à faire.
À lire également : Petite histoire de la pâtisserie Stöhrer
Crédit photo de Une : La boutique Debauve et Gallais au 30 rue des Saints-Pères, Paris 7e © Reinhardhauke