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Les plus beaux lieux d’architecture mauresque à Paris

Par Cyrielle

Si Paris se caractérise aux yeux de la majorité de ses visiteurs pour ses édifices haussmanniens, ses grands monuments et ses nombreuses églises, la capitale regorge également d’édifices plus insolites qui font appel aux cultures moyen-orientales, aux tournures arabisantes et aux techniques venues de la période maure de la péninsule Ibérique. On part aujourd’hui à la découverte des plus belles constructions mauresques et néo-mauresques de Paris. Suivez le guide !

L’incontournable Grande Mosquée de Paris

Plus ancienne mosquée de France métropolitaine, la Grande Mosquée de Paris a été inaugurée en 1926 dans le 5e arrondissement. Si elle a été érigée en hommage aux soldats musulmans morts pour la France durant la Première Guerre mondiale, un projet de construction existait déjà longtemps auparavant, dès la fin du XIXe siècle. Installée à deux pas du Jardin des Plantes, la grande mosquée est principalement connue pour son impressionnant minaret de 33 mètres ainsi que ses influences hispano-mauresques, nous transportant presque jusqu’en Andalousie. Son véritable trésor – à ne surtout pas manquer –  est sans doute son patio, resplendissant au coeur de Paris comme une oasis dans le désert. La meilleure période pour en profiter ? Au printemps, lorsqu’il est fleuri ou en été, lorsqu’il est verdoyant.

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L’intérieur de la Grande Mosquée de Paris © Wassila Djellouli / Paris ZigZag

L’ancienne École nationale de la France d’outre-mer

Située au 2 rue de l’Observatoire (6e arrondissement), l’ancienne École nationale de la France d’outre-mer est devenue, sous l’impulsion de De Gaulle en 1966, l’Institut international d’administration publique qui fut par la suite absorbé par l’École nationale d’administration en 2002. L’architecture de ce bâtiment, de style néo-mauresque, est l’un des rares témoins parisiens de l’histoire colonialiste française : en ces murs se trouvait l’école coloniale qui avait vocation à former les dirigeants et administrateurs des colonies françaises. L’architecte choisi pour la construction de l’établissement en 1885, Maurice Yvon, fut tout au long de sa carrière fortement influencé par le style oriental, tout comme l’était son père, Adolphe Yvon, peintre orientaliste. Il avait ainsi réalisé, deux ans plus tôt, le pavillon français de l’Exposition universelle de Chicago, d’inspiration annamite et tunisienne. Dans les années 1970, il a été décidé d’effacer les lourds vestiges colonialistes de l’école ; ainsi, les fresques à la gloire des colons furent évincées et la plupart des portes-fenêtres arrondies. Il n’en demeure qu’aujourd’hui encore se mêlent aux peintures impressionnistes des croissants musulmans, des écritures stylisées façon calligraphie arabique, des mosaïques de céramiques et une cour intérieure ressemblant fortement à un patio andalou. Ce bâtiment montre bien la façon dont l’influence orientale était perçue et reprise par le Tout-Paris de la fin du XIXe siècle.

L’intérieur de l’ancienne École coloniale de la France d’outre-mer © Stéphane Touraine / CC-BY-SA 3.0

Les immeubles à influence mauresque disséminés dans la capitale

De façon plus surprenante, des immeubles d’habitation disséminés par-ci par-là en plein Paris nous donnent un petit goût d’Orient sans jamais jurer parmi les immeubles haussmanniens. Tous ont été construits ou rénovés à la fin du XIXe siècle, à l’époque où la mode orientaliste affolait la société parisienne. À titre d’exemple de cette influence plus ou moins marquée, nous pouvons citer les anciens bains turcs du 18 rue des Mathurins (9e arrondissement), dont la sublime façade néo-mauresque nous est restée, et le 3 rue de la Cossonerie (1er arrondissement), dont la façade nous laisse découvrir une étonnante tête d’éléphant d’influence islamique indienne.

Le 18 rue des Mathurins, anciens bains turcs et hammams parisiens

La Maison du Maroc de la Cité universitaire

La Maison du Maroc, située en plein coeur du parc de la Cité internationale (14e arrondissement), a vu le jour à l’initiative du roi Mohammed V et a ouvert ses portes en 1953. De prime abord, son architecture est typique des années 1950 et n’a rien de traditionnelle ; cependant, ses premiers architectes ont pris soin d’y intégrer certains détails relevant de l’architecture marocaine, à l’image de ses somptueuses toitures en tuile vernissée qui valent le détour. Ce savant mélange de styles s’est affiné tout au long des rénovations successives de la Maison. Aujourd’hui, nous pouvons y admirer un sublime patio andalou réalisé par André Paccard, alors directeur des bureaux techniques du palais royal au Maroc, en 1982, une porte monumentale traditionnelle ou encore un véritable salon marocain.

Le patio intérieur de la Maison du Maroc © ciup.fr

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