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Les trésors cachés de l’église Saint-Eugène de Paris

L’église Saint-Eugène, de son nom complet Saint-Eugène-Sainte-Cécile, fait partie de ces églises méconnues qui, de l’extérieur, ne paie pas de mine (elle n’a même pas de clocher !), mais recèle de trésors historiques et artistiques. On part à sa découverte.

La première église parisienne construite avec une ossature métallique

Construite à l’emplacement de l’ancien hôtel des Menus-Plaisirs à deux pas des Grands Boulevards entre 1854 et 1855, l’église Saint-Eugène possède une particularité de taille : elle est la toute première église parisienne et française établie autour d’une ossature métallique. Cette spécificité, très avant-gardiste pour l’époque, a non seulement permis à cette église d’être érigée en un temps record (à peine 20 mois !) et à peu de frais, mais elle offre également à ce lieu de culte de style néo-gothique un espace intérieur beaucoup plus grand que dans les églises habituelles : résultat, l’intérieur de l’église Saint-Eugène est un espace très aéré, ultra lumineux et, petit bonus, très coloré. Parfait pour y installer quelques trésors décoratifs !

Une foule de vitraux, de détails et de couleurs

Lorsque l’on entre dans cette église du 9e arrondissement, on est immédiatement frappé par ses couleurs : les voûtes latérales sont d’un jaune orangé éclatant et parsemé d’étoiles, tandis que les voûtes de la chapelle absidiale de la Vierge, au fond, contrastent avec leur jolie couleur bleu-vert, là aussi semée d’étoiles. Le tout nous rappelle immédiatement les mythiques voûtes bleutées de la Sainte-Chapelle.

© Patrimoinefrancilien / Instagram

Ces jolies couleurs s’accompagnent d’un nombre impressionnant de vitraux, réalisés par les maîtres-verriers Lusson, Gsell et Oudinot. Encore une fois, la Sainte-Chapelle vient tout de suite à notre esprit : ces nombreuses scènes bibliques sont bien sûr moins impressionnantes que celles de la chapelle palatine de l’Île de la Cité, mais elles méritent d’être regardées avec attention. La Cène, Jésus au jardin des oliviers, la Transfiguration, la vie de la Vierge ou celle de Saint-Eugène… Ces verrières nous racontent de manière éclatante ces différents épisodes religieux.

Le choeur, ses vitraux et son maitre-autel.
La Transfiguration, un vitrail de Gaspard Gsell à retrouver au niveau du choeur

En plus de ses verrières sublimes, de nombreux autres trésors font délicatement leur apparition, parmi lesquels 44 colonnes en fonte creuse bleu acier d’une finesse rare, des peintures de style médiéval qui ornent tous les murs de l’église, des lustres de style Second Empire, un escalier et une chaire en bois massif richement décorés, un maître-autel garni de statuettes qui, là encore, ressemble fortement à celui de la Sainte-Chapelle, ou encore un orgue majestueux, réalisé par Merklin et Schültze dans le cadre de l’Exposition universelle de 1855 à Paris.

La chaire de l’église Saint-Eugène © Patrimoinefrancilien / Instagram

Étonnante, l’église Saint-Eugène Sainte-Cécile semble toujours osciller entre deux époques : elle est, sous certains aspects, très ancrée dans son temps (le Second Empire) et en même temps résolument médiévale ! Un lieu inattendu qui en charmera plus d’un.

Église Saint-Eugène Sainte-Cécile
4 Rue du Conservatoire, 75009

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