Savez-vous que cet illustre écrivain et philosophe qui repose au Panthéon était franc-maçon ? Une histoire mythique qui continue d'interroger…

On qualifiait cet illustre écrivain et philosophe, qui repose au Panthéon, de “franc-maçon sans tablier“. En effet, ses convictions étaient profondément maçonniques mais il n’est entré dans une loge qu’un peu moins de deux mois avant sa mort… Trois siècles plus tard, des historiens se demandent donc encore quelle fut la réalité de ses relations avec la franc-maçonnerie ? Et oui, nous parlons bien de Voltaire ! On fait la lumière sur cette histoire mythique.

Un franc-maçon tardif

Ce n’est qu’en 1778, alors qu’il a déjà 83 ans, que Voltaire intègre la prestigieuse loge des Neuf Sœurs. Au vu de son grand âge, il est dispensé des épreuves d’entrée habituelles ainsi que du rite du bandeau sur les yeux. Ce dernier symbolise effectivemment la clairvoyance, et semble du coup un peu déplacé pour un homme déjà considéré l’un des plus éclairés de son époque… Il revêt alors simplement le tablier, et pas n’importe lequel : celui qui a appartenu à Claude-Adrien Helvétius, un grand écrivain et philosophe français du courant des Lumières !

L’initiation de Voltaire

Ce précieux tablier est offert à Voltaire le soir de son initiation dans la Loge des Neuf Soeurs à Paris, le 7 avril 1778. La légende raconte qu’il le reçoit avec beaucoup d’émotion, tant qu’il le porte même à ses lèvres et l’embrasse respectueusement. Ce jour là, c’est Jérôme Lalande (dont on vous parle dans notre visite maçonnique) directeur de l’Observatoire de Paris, fondateur de la Loge des Neufs Soeurs et du Grand Orient de France, qui procède à l’initiation de Voltaire. Comme le veut la tradition, le tablier est taillé dans une peau d’agneau et décoré de symboles maçonnique. Il est aujourd’hui conservé au Musée de la Franc-maçonnerie, rue Cadet, dans le 9e arrondissement de Paris.

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Une loge prestigieuse

Voltaire n’est pas le seul grand personnage à entrer dans la célèbre loge des Neuf Sœurs en 1778. Benjamin Franklin y est également admis cette année-là ! Dans son histoire, cette loge prestigieuse a aussi accueilli entre autres les peintres Vernet et Greuze, le sculpteur Houdon (élève de Pigalle), l’Abbé Grégoire fondateur du Conservatoire national des arts et métiers et de l’Institut de France, ou encore le fameux zoologiste Lacépède. Son nom intriguant est inspiré des Muses, les neuf filles de Zeus et de Mnémosyne qui président aux arts libéraux dans la mythologie grecque. Lorsque Voltaire décède à peine deux mois après son initiation, c’est donc dans cette loge que les honneurs funèbres lui sont rendus.

Une histoire qui continue d’interroger

Si l’initiation de Voltaire à la Loge des Neufs Soeurs n’est plus à prouver, de nombreuses questions restent tout de même en suspens pour les historiens. Avait-il déjà été initié avant 1778, à Londres ? D’où vient alors sa réputation d’écrivain imprégné de longue date des idées de ce courant philosophique ? Quelle trace en trouve-t-on dans son oeuvre ou sa correspondance ? A t-il subi des pressions pour le faire en France juste avant sa mort ? Des recherches qui sont toujours en cours pour (et par !) les passionnés de franc-maçonnerie…

Crédit photo de une : Symboles de la franc-maçonnerie © Fotolia

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A. C.