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A Meudon, le projet de comblement des carrières de craie Arnaudet divise

Par Kevin

À Meudon, près de Paris, le comblement des anciennes carrières Arnaudet suscite un débat entre à la fois, la mairie et la préfecture et les opposants au projet de comblement.

Des carrières qui “risquent un effondrement général”

C’est en 1872 que la carrière Arnaudet de Meudon est exploitée pour la première fois. Jusqu’en 1925, cette carrière souterraine composée de galeries souterraines de 8 km situées à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, a été exploitée pour extraire de la craie. Fermée au public dans les années 1970, ses galeries étalées sur trois niveaux ont pu toutefois être visitées par les chercheurs. Ce site est classé monument historique depuis 1986. Selon la préfecture et la mairie de Meudon, les carrières “risquent un effondrement général” : d’où la nécessité de réaliser des travaux de sécurisation”. Mais le projet fait débat, et plus d’une trentaine d’associations ne voit pas d’un bon œil ces travaux.

De nombreux opposants au projet de comblement des carrières Arnaudet 

Malgré la manifestation organisée le dimanche 15 mai à Meudon, où près de 300 personnes se sont rassemblées contre le projet de comblement, les travaux ont débuté comme prévu en juin dernier. Pourtant, on comptait parmi les manifestants des écologistes, des spéléologues et des habitants de Meudon. “Non à la sécurisation par le comblement qui rendra inaccessible ce réseau de galeries”, a réagi Magdalena Labbé, l’une des opposantes au projet de comblement.

Et pour cause, les travaux pourraient entraîner selon les réfractaires “la destruction du patrimoine et de l’environnement de la colline Rodin” ainsi que la disparition d’un site aux nombreux trésors géologiques. Certains membres de la communauté artistique déplorent même la perte de cet espace à l’acoustique incroyable, qui pourrait selon eux devenir une fabuleuse scène de concert ou un espace d’exposition.

Mais la préfecture, craignant que le site ne vive les mêmes déboires que celui de Clamart, a assuré que les matériaux utilisés pour le comblement des carrières seront “strictement encadrés”. Des arguments qui ne parviennent pas à convaincre les opposants qui critiquent l’étude ayant conduit à la conclusion d’un risque d’effondrement, qu’ils estiment avoir été ” (…) menée avec des paramètres défavorables et qui n’est donc pas réaliste “.

Et malgré les 9000 signatures recueillies par les deux pétitions du collectif Arnaudet-Meudon, signées notamment par Stéphane Bern, le président de Sites et Monuments Julien Lacaze et l’ancien ministre de l’économie Christian Sautter, les travaux continuent d’avancer et devraient s’achever dans un peu moins d’un an. Un parc devrait même être créé au-dessus des carrières Arnaudet.

Image en une : Meudon.fr

Kevin Sonsa-Kini

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