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Pourquoi il est nécessaire de soutenir Art Capital, le salon géré par les artistes au Grand Palais Éphémère

© Art Capital / David Lebrun
Par Romane Fraysse

En accueillant 40 000 visiteurs chaque année au Grand Palais (Éphémère), Art Capital demeure l’un des plus grands salons d’art en Europe créés par et pour les artistes. Du 14 au 18 février 2024, cet événement annuel présentera plus de 2 000 créateurs émergents et confirmés, qui échappent aux habituels comités de sélection. Mais depuis quelques années, une baisse drastique des subventions remet en cause sa pérennité.

Un salon national géré par les artistes

Créé en 2006, Art Capital est né du désir d’associer les salons historiques du Grand Palais gérés par les artistes eux-mêmes : le Salon des artistes français, le Salon Dessin et Peinture à l’eau, le Salon Comparaisons et le Salon des artistes indépendants de 1884. En ayant autrefois révélé de grands noms de l’art moderne, tels que Paul Signac ou Odilon Redon, ceux-ci ont toujours défendu leur indépendance, en opposition aux autres foires annuelles dépendant des galeristes et des tendances du marché de l’art. Les 2 000 artistes présentés lors de cet événement sont ainsi sélectionnés par les jurys d’artistes de chaque entité, tandis que le Salon des artistes indépendants défend dur comme fer sa devise : “Ni jury, ni récompense”.

© Art Capital / David Lebrun
© Art Capital / David Lebrun

En demeurant le premier salon national où rencontrer directement les créateurs, Art Capital hérite donc d’un mouvement d’émancipation initié par les artistes modernes qui fascinent tant notre époque. En ce sens, sa place au Grand Palais est plus que jamais nécessaire, dans un monde orchestré par les lois du marché.

Un événement adressé au grand public

Organisé cette année au sein du Grand Palais Éphémère, Art Capital est un véritable tremplin pour les artistes plasticiens du monde entier. Mais l’événement ne s’adresse pas seulement aux créateurs, il souhaite aussi réconcilier le public avec l’art de notre époque. Jean-François Larrieu, président de la fondation Taylor et co-fondateur du salon, établit un constat depuis plusieurs années : “Un écart s’est creusé entre le grand public et la création contemporaine. Le marché, tout comme les institutions, crée un véritable frein”. Pour assurer une nouvelle fois son indépendance et présenter des artistes sortant des sentiers battus, l’événement n’a alors pas d’autres choix que de compter sur l’implication de 3 000 bénévoles.

Une diminution drastique des subventions

Pourquoi est-il important de soutenir Art Capital lors de sa prochaine édition, en 2024 ? Car le salon connaît depuis quelque temps une chute libre des subventions lui permettant de se tenir au Grand Palais. En deux ans, celles-ci sont passées de 297 000 € à… 50 000 €, en sachant que le prix de la location du Grand Palais se situe autour de 360 000 € pour un tel événement. “Nous sommes abandonnés par le ministère de la Culture. Nous n’avons reçu aucune explication”, déplore Jean-François Larrieu.

© Art Capital / David Lebrun
© Art Capital / David Lebrun

Les salons nationaux sont dans une réelle incertitude quant à leur retour au Grand Palais, dès sa réouverture en 2025, et craignent une augmentation stricte des tarifs. Pour persister, ce genre d’événement a besoin de plusieurs sources de financements, en premier lieu les subventions publiques, mais aussi la contribution des artistes et les entrées du public – sans oublier l’engagement indispensable de bénévoles. Face à cette situation alarmante, les acteurs d’Art Capital se disent prêts à envisager de nouvelles configurations pour les années à venir, et restent plus que jamais déterminés à défendre ce grand rassemblement artistique.

Romane Fraysse

Art Capital
Grand Palais Éphémère
2 place Joffre, 75007 Paris
Du 14 au 18 février 2024

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Image à la une : © Art Capital / David Lebrun