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Un "congé menstruel" dans la ville de Saint-Ouen ?

Maux de ventre © Harbucks
Par Lisa P

Après avoir mis en place différents évènements et actions pendant la Journée des droits des femmes, le 8 mars 2023, la mairie de Saint-Ouen a voulu marquer encore plus son engagement féministe en annonçant la mise en place d’un congé menstruel. Mais qu’en est-il ?

Le congé menstruel : légal ou pas légal ?

La mise en place de ce congé existe en Espagne depuis février 2023, et le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, compte bien suivre le mouvement. Sa décision à d’ailleurs beaucoup fait parler, car il est jugé par certains impossible à mettre en place, “mais totalement légal d’un point de vue législatif“, assure le cabinet du ministre de la Fonction Publique. Malgré les désaccords, le maire ne change pas d’avis et compte bien faire de Saint-Ouen la “première ville de France à expérimenter le congé menstruel”, comme expliqué dans un communiqué de presse de la ville de Seine-Saint-Denis.

Qu’est-ce-que le congé menstruel et qui est concerné ?

Cette mesure concerne toutes les employées de la mairie, souffrant de règles douloureuses et d’endométriose. Pour rappel, en France, 53% des femmes souffrent de règles douloureuses, et deux tiers de ces femmes ont déjà fait face à des difficultés au travail à cause de ces douleurs, selon une enquête oubliée par l’Ifop en octobre 2022. Ce congé est donc “une excellente nouvelle pour les employées de la Ville” juge Dina Deffairi Saissac, conseillère municipale et territoriale à la mairie de Saint-Ouen.

Ce congé menstruel de 2 jours par mois sera possible sur présentation d’un certificat médical signé, et payé par la Ville. Il ne sera pas non plus nécessaire de le renouveler tous les mois, un seul suffira et sera applicable toute l’année. Cette mesure est un vrai changement pour les employées de la ville, qui pourront accéder à ce congé à partir du 27 mars 2023. Rappelons aussi que “Sur les 2 000 personnes qui travaillent pour la Ville, nous avons 60% de femmes“, indique le maire, qui espère que cela permette d’entamer la discussion autour de ce sujet encore trop tabou, et de développer ce système dans d’autres mairies, autant que dans les entreprises.

Lisa Pinoteau

Crédit photo de Une : © Harbucks

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