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Elus et riverains font front contre un projet de logements de luxe à Montmartre

Par Camille Beau

Ensemble, voisins et élus du XVIIIe arrondissement font front contre un projet immobilier qui méprise l’intérêt patrimonial du quartier : seul contre tous, un promoteur souhaite construire un îlot de lofts et bureaux en plein milieu d’une cour de onze immeubles, entre les rues Müller, Chevalier-de-la-Barre, Feutrier et Ramey. L’honneur du Montmartre, la vue imprenable sur le Sacré-Coeur, la sécurité des immeubles avoisinants, et même un studio photo de renom sont en jeu. Si le Conseil de Paris a encore une fois retoqué le projet jeudi dernier, le permis de construire est désormais inattaquable.

Un projet immobilier fortement critiqué

Après avoir acquis l’ensemble pour un prix défiant toute concurrence, le promoteur Pierre-Philippe Caneri de la société G4 CMU a obtenu le permis de construire. Il est bien décidé à élever un immeuble de quatre étages et à rehausser un bâtiment déjà existant dans une cour intérieure d’immeubles. Mais selon les habitants concernés, la distance des vis-à-vis n’est absolument pas respectée et les risques sont nombreux. Le promoteur prévoit, entre autre, de creuser pour créer des caves alors que l’endroit se trouve sur une carrière de gypse et que la plupart des immeubles présentent déjà de nombreuses fissures. Sans compter le laboratoire photo Cyclope et des bains-douches du XIXe siècle qui devront être détruits. Pour l’ensemble des détracteurs, élus, associations et riverains, l’intérêt patrimonial doit absolument être pris en compte.

Un promoteur bien décidé 

En guise de réponse, le promoteur s’est exprimé lors d’une conférence en ligne avec les habitants. En premier lieu, il promet des injections de bétons pour stabiliser le sol. Concernant le studio photo, il assure que celui-ci est, de toute façon, au bord de la faillite, mais que la société immobilière est prête à faire le nécessaire : payer sa réinstallation dans des locaux moins chers ou indemniser le licenciement des salariés en rachetant le fonds. Quant aux bains-douches, il affirme qu’ils n’ont “aucun intérêt historique et aucun intérêt architectural“.

Finalement, même si ce projet a entraîné une levée de boucliers de la part de nombreux riverains et élus, rien n’indique qu’il n’aboutira pas. Le permis de construire est même inattaquable depuis vendredi 12 mars.

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