Ce n’est un secret pour plus grand monde maintenant, habiter Paris relève presque de l’impossible ! Les prix dans la capitale ont, d’après les notaires, franchi la barre symbolique de 10 000 € le m2 en moyenne en août et 10 280 € en octobre (une hausse de presque 70% en dix ans, non compensée par la baisse des taux) ! Dès lors, cernons le profil des propriétaires qui ont fait l’acquisition, ces derniers mois, d’un logement à Paris…
11 000e par mois pour acheter un modeste 3 pièces…
Face à cette hausse fulgurante du prix de l’immobilier, il est logique de voir le cercle des potentiels acheteurs se refermer. Actuellement pour acheter un appartement de 50 m2 à Paris, financé à 100 % via un emprunt sur 20 ans (avec 10 % d’apport pour financer les frais), il faut gagner au minimum 7300 € nets par mois, et 11 000 € à deux si on veut acheter 75 m2 pour y loger sa famille avec 2 enfants (pour rembourser un emprunt de 771 000 € avec des mensualités de 3 667 € sur 20 ans).
L’achat de la résidence principale ne concerne que 68 % des emprunteurs parisiens contre 80 % en moyenne France entière. Un phénomène qu’on commence à percevoir aussi dans les grandes villes où les prix sont les plus élevés, comme Lyon et Bordeaux…
Une diversité de facteurs explicatifs
Cette hausse du prix est d’abord liée aux profondes mutations sociologiques affectant Paris. L’offre de logements dans le centre de la capitale devient inférieure à la demande, malgré une diminution annuelle de ses habitants. Paris semble à cet égard payer le prix de son attractivité à internationale et de son fort dynamisme économique, en témoigne sa forte concentration de la richesse nationale. Une nouvelle population aisée et internationale représente dans certains quartier plus du quart des nouveaux acquéreurs (c’est en particulier le cas sur l’île Saint-louis et dans le 6ème arrondissement).
A ce constat d’un “embourgeoisement accéléré” de Paris, depuis les années 1990, se superpose également le constat d’un essor du marché locatif saisonnier, et notamment de sa plateforme la plus connue : Airbnb. Si une réglementation limite la location d’un bien en Airbnb à moins de 7 mois dans l’année, près de 40% de certains logements dans les IVe, Ve et IIIe arrondissements de Paris sont quasiment dédiés à ce marché locatif.
Peu de quartiers semblent véritablement résister à cette pression de l’immobilier. A Pantin, banlieue populaire au nord-est de Paris, le prix au mètre carré a ainsi dépassé celui des quartiers centraux de Lyon…