Une pétition lancée pour soutenir les bouquinistes parisiens durant les JO 2024
Au mois de juillet, la préfecture de Paris a annoncé vouloir déménager durant les JO 2024 les emblématiques boîtes vertes des bouquinistes qui investissent les quais de Seine depuis plus de 450 ans. La raison ? Assurer la “sécurité” lors de l’événement sportif, qui fera son ouverture sur le fleuve parisien. Une décision peu convaincante, qui aura des répercussions désastreuses sur le secteur, selon le libraire Hubert Bouccara, qui vient de lancer une pétition.
Un patrimoine balayé par les JO 2024
Cela fait déjà plusieurs années que les bouquinistes des quais de Seine sont menacés de disparaître à cause d’une activité en baisse. La mairie de Paris avait récemment lancé un appel à candidatures pour occuper les places laissées vacantes. Mais visiblement, sa solidarité avec ces librairies à ciel ouvert n’est qu’occasionnelle, puisqu’en 2024, les Jeux olympiques devraient mettre le secteur en pause, avec le démontage des 570 boîtes parisiennes, pour des raisons de… sécurité. Celles-ci se trouvent en effet dans le périmètre de protection mis en place lors de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu sur la Seine. À moins que la présence de ces bouquinistes ne soit pas désirable lors d’un événement ayant pour objectif d’illustrer notre puissance ?
Une pétition pour sauver les bouquinistes
Face à l’annonce de la préfecture de Paris, Hubert Bouccara, de la librairie La Rose de Java, a décidé de lancer une pétition pour protester contre le déménagement des célèbres boîtes vertes. Selon lui, cet acte ne marque pas une absence provisoire des bouquinistes, mais risque bel et bien de les faire disparaître : “Il est prévu un démontage total des ‘boites’ qui sont le seul emploi et la seule source de revenus de ces libraires à ciel ouvert sans garanties de remontages et de restaurations des boîtes”, dénonce le libraire. En effet, le déplacement de ces centaines de boîtes anciennes pourrait causer leur dégradation. Si la municipalité dit envisager une rénovation à la suite de l’événement, rien n’est véritablement assuré aux professionnels. Pourtant, les bouquinistes des quais de Seine sont inscrits à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France depuis 2019. Au-delà d’un privilège du sport sur la culture, cette décision démontre la nécessité absurde, pour la Ville de Paris, de rayonner dans le monde entier lors d’un spectacle aussi coûteux qu’éphémère, au détriment de son patrimoine et de son histoire.
Romane Fraysse
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