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Pourquoi les Parisiens quittent-ils Paris ?

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Par Alexandre L

Chaque année, Paris perd près de 10 000 habitants et ce n’est pas à cause du coronavirus. Entre 2011 et 2016, la ville de Paris a vu partir 60 000 de ses habitants avec souvent comme destination la banlieue, petite ou grande couronne. Sur les dix dernières années, Paris a perdu en moyenne 10 800 habitants chaque année, dont environ 12 000 au cours de l’année 2020. Selon l’Insee, cette tendance est prévue pour durer jusqu’en 2025 au moins. Des chiffres plutôt surprenants, surtout quand on constate que la tendance était à l’inverse entre 2006 et 2011 : durant cette période, la capitale enregistrait près de 14 000 nouveaux venus par an.

Parmi ces “exilés parisiens”, trois profils-type majeurs semblent ressortir : le couple trentenaire n’arrivant plus à concilier vie professionnelle et vie personnelle, les futurs jeunes parents, mais aussi les personnes en fin de carrière, cherchant une dernière reconversion avant d’envisager la retraite. Alors, comment expliquer cet exil ? Pourquoi certains Parisiens ont tendance à partir ? En voici les principales raisons.

Augmenter son pouvoir d’achat

Ce n’est un secret pour personne, la vie parisienne a un coût, et pas des moindres. Selon une cinglante étude de The Economist, Paris arrive en première position des villes dans lesquelles le coût de la vie est le plus important, à égalité avec Hong-Kong et Singapour. Afin d’articuler ce classement, la cellule de recherche du magazine britannique a passé au peigne fin un nombre important de critères de prix divers et variés parmi lesquels l’éducation, le commerce, la restauration et surtout l’immobilier, symbole même de ce manque de pouvoir d’achat.

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Avec un marché aussi tendu que celui de l’immobilier à Paris, trouver un logement entre les murs de la capitale s’apparente de plus en plus à un luxe. À titre d’exemple, louer une chambre de 14 mètres carrés coûte le même prix qu’une location d’appartement de plus de 60 mètres carrés en province, témoignant d’une grande disparité de surfaces. La barre des 10 000 € le mètre carré en moyenne ayant été franchie à l’automne 2019, de plus en plus de Parisiens sautent le pas et effectuent un achat immobilier en Île-de-France. Se loger en banlieue est en effet l’une des solutions les plus envisageables si l’on espère un jour devenir propriétaire aux environs de Paris.

Améliorer son cadre de vie

Opter pour un déménagement hors de Paris, c’est donc très souvent augmenter considérablement sa surface habitable, et donc, améliorer son cadre de vie. Les futurs jeunes parents, par exemple, soucieux de l’avenir de leur progéniture, privilégient alors un plus grand espace pour leurs enfants et un cadre de vie plus adéquat.

Autre facteur décisif, la présence de verdure ou d’un espace extérieur joue un rôle tout particulier, surtout après cette période inédite de confinement. D’une part, au niveau du logement : si habiter à Paris se présente de plus en plus comme un luxe, occuper un appartement comprenant un balcon ou une terrasse l’est d’autant plus. Ainsi, les “exilés” de Paris préfèrent un logement en banlieue pour profiter d’une terrasse, et parfois même d’un jardin. D’autre part, certains profils préféreront largement la proximité d’une grande forêt ou d’un bois aux parcs parisiens.

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© Guilhem Vellut

Fuir le stress incessant

Personne ne peut le nier, Paris ne présente pas le cadre de vie le plus paisible qui soit. Beaucoup de facteurs anxiogènes jouent en la défaveur de la capitale, notamment en termes de transports. Entre les embouteillages et les transports en commun bondés, il est souvent difficile de se frayer un chemin dans les travées parisiennes, surtout dans une ville où tout le monde paraît pressé. Ajoutez à cela les grèves et les manifestations, et vous voilà une nouvelle fois stressé d’arriver en retard au travail. Il existe sinon l’alternative trottinette électrique, mais aux risques et périls liés au trafic parisien parfois si particulier.

Grisaille, bruit et pollution

Dans un environnement comme celui de la capitale, un autre type de stress vient s’ajouter à tous les autres, celui lié au niveau sonore général de la ville. Impossible d’y échapper : klaxons, travaux, trafic ou encore terrasses de café, il est préférable de ne pas être habitué au calme si l’on décide de s’installer à Paris, tant le tumulte fait partie de l’atmosphère. S’ajoute à cela l’omniprésence des touristes déambulant aux quatre coins de la ville. Montmartre, Tour Eiffel ou encore tous les musées emblématiques de la capitale, il existe mille raisons pour ces derniers de faire de Paris une destination incontournable.

Autre facteur d’importance, cette grisaille parisienne si typique, qui s’installe au fur et à mesure que l’automne arrive et qui ne décide de partir qu’à partir du mois de mai. Mais cette grisaille n’est malheureusement pas uniquement due au caractère imprévisible de la météo, mais bien à cause d’un facteur plus que décisif : la pollution ! Eh oui, ce nuage de smog menaçant qui flotte au-dessus des toits n’est que le reflet du statut de Paris, en tant que ville la plus polluée de France. La surproduction de particules fines abîme les poumons parisiens et rend parfois l’air de la capitale irrespirable. Une raison plus que valable pour ceux qui décident de quitter la ville. Les “exilés” ressentent pour la plupart le besoin premier de se ressourcer, et donc de fuir Paris et toutes les conditions néfastes citées précédemment.

En bref, un changement de consciences semble de plus en plus affecter les résidents de la capitale, d’où l’inversement des tendances. Quitter la capitale est avant tout la meilleure façon de mettre à niveau son cadre de vie et notamment son logement, tout en faisant beaucoup de bien à son porte monnaie. Pouvoir d’achat plutôt bas, coûts exorbitants, notamment sur le marché de l’immobilier, les conditions de vie parisiennes deviennent de plus en plus contraignantes pour certains. Une réelle prise de conscience s’est également opérée au niveau environnemental : habiter Paris semble tout bonnement être de moins en moins bon pour la santé physique, mais aussi mentale.

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