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Le plus grand blackout de l’Histoire de Paris

Par Cyrielle

Les Parisiens du début du XXe siècle ont vécu de sacrées aventures : tout le monde connaît la grande crue de 1910, le plus grand débordement de la Seine en presque quatre siècles, mais peu de gens savent que quelques années auparavant, en mars 1907, les Parisiens ont également vécu le plus grand blackout de l’histoire de la capitale. En cause ? Une grève des ouvriers électriciens !

Une opération coup de poing organisée dans la plus grande discrétion

Tout commence au début de l’année 1907 : les ouvriers du réseau de distribution d’électricité de la capitale, faisant partie de six sociétés différentes, entament des démarches pour obtenir des droits similaires à ceux des employés municipaux de la ville. Pour eux qui travaillent dans des sociétés privées, mais sous l’égide du Conseil Municipal de Paris, ils méritent d’obtenir un statut similaire à celui des employés municipaux, d’avoir droit à la journée de huit heures et à un contrat collectif de travail.

Alors, pour que les autorités municipales prennent à coup sûr en compte leurs demandes, ils décident d’organiser une opération coup de poing : ils vont couper l’électricité partout dans la capitale… et ne la remettront qu’après avoir obtenu la certitude d’obtenir les changements qu’ils demandent. Mais là où les ouvriers électriciens ont fait fort, c’est qu’ils sont parvenus à garder cette opération secrète ! Résultat, au soir du 8 mars 1907, aux alentours de 17 heures, la Ville Lumière s’est retrouvée dans le noir le plus complet, sans que les Parisiens ou les autorités ne comprennent la raison de cette coupure.

Rapidement sortis de l’ombre, les ouvriers électriciens communiqueront leurs réclamations dans la nuit du 8 au 9 mars 1907, alors que tout Paris, des cabarets de Montmartre aux grandes avenues du quartier Opéra en passant par les ruelles du Quartier latin et l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, est plongé dans le noir. Heureusement pour les Parisiens, cette coupure d’électricité totale – alors considérée par Le Figaro comme un ensemble de « fantaisies dictatoriales de messieurs les ouvriers électriciens » – sera de courte durée : les autorités répondront très vite aux demandes des ouvriers qui obtiennent gain de cause dès le lendemain ! C’est ce qu’on appelle une grève éclair.

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