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Les autoportraits délirants du peintre de Marie-Antoinette

Par Colombe

Joseph Ducreux, originaire de Nancy est devenu au cours du 18e siècle un des portraitistes les plus connus de son époque, ayant peint les visages des cours royales de France, mais aussi d’Allemagne et d’Angleterre. Mais vous l’avez sûrement déjà vu également dans un mème devenu célèbre !

Peintre de Marie-Antoinette et ascension au sein de cours royales étrangères

Né en 1735, Joseph Ducreux commence à manier les pinceaux très tôt grâce à son père, peintre également. Très vite, il s’installe à Paris et évolue à partir des années 1760 sous l’aile de Quentin de Latour, spécialiste du portrait, devenu son maître. En 1769, il est envoyé à Vienne pour peindre la future reine Marie-Antoinette, afin que le dauphin, Louis XVI ait la chance de voir sa fiancée avant de la rencontrer… Grâce à cet épisode, il devient le premier peintre de la Reine, choisi par cette dernière alors même qu’il ne fait pas partie de la prestigieuse Académie royale de peinture. Fondée par Mazarin en 1648, l’institution n’est autre que l’ancêtre de l’Académie des Beaux-Arts et réunit alors les meilleurs artistes – peintres et sculpteurs – du royaume. Lorsque la Révolution éclate en France, Joseph Ducreux s’installe à Londres où il peint les derniers portraits de Louis XVI avant son exécution. Il évolue ensuite dans les plus hautes cours en Allemagne, en Angleterre, et connait tous les personnages importants de la société.

Le peintre devenu son propre modèle

Mais aujourd’hui Joseph Ducreux est bien connu pour autres choses ! Il commence dans les années 1780 à réaliser des autoportraits satiriques dont le plus connu est Le Moqueur. Sans doute peint à Londres, cet autoportrait conservé au musée du Louvre a connu une notoriété bien tardive grâce à.… internet ! En 2009, un mème tourne sur la toile : c’est l’autoportrait de Joseph Ducreux présentant de sérieuse similitudes avec les postures de certains artistes du moment du rap ou de la chanson française !

Portrait de l’artiste sous les traits d’un moqueur (vers 1793) Louvre.

Pas forcément destinés à être “drôle”, ces autoportraits lui permettent d’expérimenter la science de la physiognomonie qui ne connaitre un véritable essor qu’au XIXe siècle. Cette « science » se base sur le physique comme illustration de la personnalité et du caractère d’un individu. Ducreux s’amuse donc à se peindre tantôt sous les traits d’un homme discret, tantôt sous ceux d’un bailleur comme ici en 1783.

Après la Révolution, il revient à Paris et s’associe à Jacques Louis David, considéré comme le chef de file du mouvement artistique néo-classique. Sa carrière prend alors une tournure plus officielle et sa résidence devient le lieu de rendez-vous de tous les artistes désireux de connaitre leur portrait extérieur et intérieur.

Illustration d’un manuel de physiognomonie du XIXe siècle

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