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L'histoire d'Henri Pranzini, l'assassin de la rue Montaigne

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Par Alexandre L

Pour la suite des chroniques policières de Zigzag, nous nous intéressons aujourd’hui au cas d’Henri Pranzini, qui sema le trouble dans le coeur de Paris à la fin du XIXe siècle. Avant d’être surnommé “l’assassin de la rue Montaigne”, l’homme vécut mille vies ou presque, mais pas celle d’un meurtrier. Retour sur l’histoire de l’un des assassins les plus connus de Paris, de son passé rocambolesque jusqu’à son acte impardonnable une nuit de mars 1887.

Fils d’immigrants italiens venus s’installer en Egypte, Pranzini naît a Alexandrie en 1857 et y passe l’ensemble de sa jeunesse. Après de bonnes études, il sera employé par les Postes égyptiennes et travaillera en tant qu’interprète sur des paquebots sillonnant la Méditerranée. Rapidement, l’homme trouve des moyens peu scrupuleux de se faire un peu d’argent en extra : il ouvre les courriers en transit pour y voler l’argent. Son petit stratagème sera finalement découvert en quelques temps et il sera débarqué par la Poste.

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S’ensuivront alors des années de “débrouille” : Henri Pranzini, aventurier pour les uns, mercenaire pour les autres, offrira successivement ses services à l’armée des Indes, à l’armée russe et à l’armée anglaise. Fort de ses expéditions aux quatre coins du globe, il deviendra même polyglotte et se servira de huit langues pour mener à bien ses tribulations. Ses aventures le mèneront finalement vers la capitale française en 1886, où il officiera officiellement en tant que traducteur et employé pour une maison de retouches de tableaux.

Sous cette couverture, Pranzini entreprendra des actions plus que douteuses : il sera soupçonné d’être proxénète ou gigolo, recevant de façon régulière des sommes d’argent de la part de plusieurs femmes. Mais son destin basculera le 17 mars 1887 : c’est à cette date que le commissaire du quartier, alerté par une cuisinière, découvre l’horreur au troisième étage du 17 de la rue Montaigne. Trois femmes sont retrouvées égorgées ou décapitées à leur domicile avec pour indices une trace de pas et une piste de mobile : le coffre-fort de la maison semble avoir été forcé en vain et les bijoux de la famille ont disparu. On retrouve également des boutons de manchette et une lettre signée par un certain Gaston Geissler. 

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L’enquête prend ainsi un tournant national et bat son plein, Henri Pranzini séjourne alors à Marseille, où il vit de ses prières précieuses, ce qui attire l’attention de Madame Aline, gérante d’une maison close, qui alerte les autorités. Geissler étant introuvable, les soupçons se tournent de plus en plus vers l’ancien aventurier qui sera finalement arrêté le 21 mars au Grand-Théâtre de la cité Phocéenne.

Après une série d’interrogatoires et d’analyses, les enquêteurs viendront à la conclusion suivante : Henri Pranzini est l’auteur du triple assassinat de la rue Montaigne ! Autre fait accablant, Gaston Geissler n’était autre que l’ancien employeur du meurtrier à Naples, six ans plus tôt. Ayant été renvoyé par ce dernier, Pranzini profitera de sa tentative de larcin pour tenter de piéger son vieil ennemi par la même occasion. Condamné à la peine capitale le 13 juillet 1887, il sera guillotiné plus un plus tard devant la prison de la Grande Roquette et son corps sera transféré à l’école de médecine.

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